Un maire italien honore un fasciste et un communiste pour la pacification nationale dans des noms de rues.

Le maire de Grosseto en Toscane est étroitement lié au gouvernement italien. Il a récemment exprimé son souhait de rendre hommage à deux personnalités politiques italiennes très différentes : Giorgio Almirante et Enrico Berlinguer. Le premier était un homme politique d’extrême droite, tandis que le second était un ancien secrétaire du Parti communiste italien. Selon le maire, ce geste aurait pour objectif de promouvoir la « pacification nationale ». Les opinions divergent sur cette initiative, car Almirante et Berlinguer représentaient des courants politiques très différents, avec des idéologies radicalement opposées. Certains estiment que cela envoie un message de réconciliation, tandis que d’autres y voient une tentative de confusion des valeurs politiques et une instrumentalisation de la mémoire collective. Quoi qu’il en soit, cette proposition ne manque pas de susciter des débats passionnés en Italie.

Le maire de Grosseto veut honorer des personnalités controversées

Antonfrancesco Vivarelli Colonna, maire de Grosseto, souhaite baptiser une rue de sa ville du nom de Giorgio Almirante, journaliste fasciste et antisémite, et une autre d’après Enrico Berlinguer, ancien secrétaire général du Parti communiste italien. Pour lui, il s’agit d’un geste pour la « pacification nationale », mettant fin à une polémique idéologique qui portait préjudice aux citoyens de sa ville. La décision a été approuvée par la préfecture. La ville de Grosseto comptant environ 82 000 habitants, une troisième voie sera également dénommée « Pacification nationale ».

Qui est Giorgio Almirante ?

Giorgio Almirante (1914-1988) était, pendant la période fasciste, éditeur du journal Défense de la race, dont les premiers numéros coïncident avec les lois raciales contre les juifs votées en 1938. Il a créé en 1946 le Mouvement social italien (MSI), un parti d’après-guerre héritier du mouvement fasciste, et a été élu onze fois député, de 1946 à 1987. La Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui fut elle-même une militante du mouvement de jeunesse du MSI, a créé en 2013 le parti Fratelli d’Italia, dont l’emblème porte encore aujourd’hui la flamme tricolore du MSI. La décision du maire de Grosseto d’honorer Giorgio Almirante par la nomination d’une rue a été dénoncée par l’Association nationale des partisans italiens et par la présidente du groupe Alliance Verts-Gauche à la Chambre des députés, Luana Zanella, comme un <>.

Une décision controversée

La décision du maire de Grosseto de nommer une rue du nom de Giorgio Almirante suscite la controverse en Italie. Si Antonfrancesco Vivarelli Colonna justifie son choix par la volonté de pacifier les conflits idéologiques, certains, à l’instar de l’Association nationale des partisans italiens et de la présidente du groupe Alliance Verts-Gauche à la Chambre des députés, y voient un acte de révisionnisme historique. Les partisans d’Almirante rappellent quant à eux que s’il fut un journaliste antisémite, Giorgio Almirante n’a jamais été condamné pour des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité.

source originale : france3-regions.francetvinfo.fr
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