La pratique de la masturbation s’avère essentielle dans le monde animal. Une analyse scientifique dévoile son importance pour les espèces animales.
Avec Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, découvrons… la masturbation. Un récent article sur les origines de cette pratique sexuelle révèle qu’elle est loin d’être une « déviance » et offre de nombreux avantages.
franceinfo : Que nous apprennent ces nouvelles publications sur la masturbation ?
Martin Ducret : Cet article est très intéressant car il confirme que la masturbation concerne presque tous les mammifères sur la planète. Il ne faut donc pas en faire un sujet tabou. L’article étudie nos plus proches cousins, les singes, et propose plusieurs hypothèses.
La première hypothèse serait que cette pratique faciliterait la fécondation. Elle augmenterait l’excitation avant les rapports sexuels et permettrait de renouveler le stock de sperme pour obtenir du sperme frais, disponible pour l’accouplement. La deuxième hypothèse serait qu’elle permettrait, après les rapports sexuels de nettoyer l’urètre, le conduit dans lequel passent l’urine et le sperme, afin d’éviter de développer une infection sexuellement transmissible.
Selon cette étude, la masturbation aurait donc un avantage sélectif dans le règne animal, particulièrement chez les mâles. Les auteurs de l’article soulignent toutefois que cette pratique existe également chez les femelles, mais ils n’ont pas trouvé de fonction utile du point de vue de l’évolution des espèces. C’est d’ailleurs la limite de cette étude.
Pourquoi ?
Les auteurs n’ont pas vraiment pris en compte l’effet régulateur sur le stress et la sensation de plaisir que procure la masturbation, qui concernent autant les mammifères de sexe féminin que de sexe masculin. « Pour les êtres humains en particulier, femmes et hommes, cette pratique sexuelle existe à tout âge, m’a expliqué le Dr Damien Mascret, sexologue et journaliste sur France 2. Elle peut d’ailleurs commencer dans le ventre de la mère, et permet, en plus du plaisir, de maîtriser son excitation, d’apprendre à connaître son corps, seul ou à plusieurs, de se détendre ou même de s’endormir plus facilement. » Les urologues recommandent également la masturbation chez l’homme pour réduire le risque de cancer de la prostate.
Y a-t-il des risques à trop se masturber ou à ne pas se masturber du tout ?
Tout d’abord, il est important de comprendre que la masturbation n’est pas une déviance sexuelle, ni une maladie, et cela ne rend pas sourd, contrairement à certaines fausses croyances sur cette pratique. En ce qui concerne la fréquence, il n’y a pas de règle, cela dépend de chacun, en fonction de ses désirs. Certaines personnes peuvent se masturber plusieurs fois par jour, d’autres jamais. Donc, tant qu’il n’y a pas de souffrances physiques ou psychologiques ressenties, tout va bien. Dans le cas contraire, le mieux est de consulter un sexologue pour en discuter.