Santé: Consommation d’alcool en France stagne après des décennies de diminution

Chaque Français ingère en moyenne 2,7 boissons alcoolisées quotidiennement. D’après une recherche menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), cette consommation est considérée comme excessive.

Selon les chiffres publiés le 13 juin par Santé Publique France, près d’un quart des adultes dépassent les doses d’alcool recommandées. En moyenne, les adultes français consomment 2,7 verres de boisson alcoolisée par jour, alors que la règle est de ne pas dépasser deux verres par jour et pas tous les jours, soit un maximum de 10 verres par semaine. Les repères sont un peu mieux ancrés qu’auparavant, indiquent les experts de l’Inserm, mais il existe de grandes disparités régionales, avec une consommation d’alcool plus marquée en Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, et moins marquée que la moyenne en Île-de-France et en Bourgogne-Franche-Comté.

Idées fausses

La synthèse de plus de 3 000 documents (et des dernières connaissances scientifiques) établit que la consommation d’alcool peut conduire à des complications hépatiques, cardiovasculaires, neurologiques ainsi qu’à un risque accru de cancers. Environ 49 000 décès, 8% de tous les nouveaux cas de cancer et une soixantaine de maladies sont liés à l’alcool, qui reste la deuxième cause de mortalité prématurée en France, derrière le tabac. Il faut donc oublier la notion de « french paradox » et d’effet protecteur à petite dose, car l’idée qu’une consommation modérée d’alcool protège le cœur et les artères est fausse.

Cette idée provient d’études qui avaient cru déceler une différence de mortalité cardiovasculaire en France par rapport au Royaume-Uni, mais des analyses ultérieures ont révélé des erreurs de méthodologie. Il est désormais établi que l’effet néfaste de l’alcool apparaît à partir d’un verre par jour, d’où l’importance de jours sans consommation.

Le rapport préconise une meilleure information sur les risques, ainsi qu’un encadrement plus strict de la vente d’alcool en jouant sur les horaires, les lieux de vente et le prix. Ce groupe d’experts recommande également de modifier la loi Evin pour mieux réguler la publicité et protéger les plus jeunes du marketing en ligne. Enfin, pour ces experts, le défi du mois sans alcool est un excellent concept, car les études montrent que si l’on parvient à réduire sa consommation pendant quelques semaines, ce changement d’habitude dure généralement assez longtemps, pouvant aller jusqu’à six mois.