Militant d’extrême-droite risque la prison ferme pour avoir perturbé atelier lecture drag queen à Saint-Senoux.

En ce lundi 11 septembre 2023, la salle d’audience résonne des arguments du procureur de la République de Rennes qui demande une peine exemplaire pour l’ancien chef de file de l’Action française. Le motif de cette demande ? L' »incitation à la haine » et l’organisation d’une « manifestation illégale » en marge d’une lecture de drag-queens qui a eu lieu à Saint-Senoux, petite commune bretonne, en mai 2023.

Le juge écoute attentivement les propos du représentant du Parquet alors que l’accusé, silencieux, observe la scène avec une certaine froideur. Les termes utilisés par le procureur sont cinglants et laissent peu de place au doute quant au sort que pourrait connaître l’ancien leader de l’Action française.

Il évoque ainsi une « incitation à la haine », un concept trouble et sulfureux qui laisse imaginer le pire. Selon le procureur, l’accusé a utilisé des mots qui ne laissent guère de place à l’ambiguïté, allant jusqu’à dénoncer les drag-queens comme une « abomination » et un « danger pour la société ». Des propos clivants qui ont réussi à mobiliser une foule de sympathisants d’extrême-droite, venus manifester leur mécontentement dans les rues de Saint-Senoux.

Le représentant du Parquet revient ensuite sur la « manifestation illégale » organisée par l’accusé. Une initiative qui aurait dû rester purement symbolique, mais qui a vite tourné au cauchemar pour les organisateurs de la lecture de drag-queens. Le procès s’éternise, les avocats de la défense argumentent, tentent de prouver que leurs clients n’ont rien fait de mal mais, pour le procureur, les faits sont là : incitation à la haine, organisation d’une manifestation illégale. La sentence tombe : six mois de prison ferme.

Requis six mois de prison ferme à l’encontre d’un jeune militant d’extrême-droite pour incitation à la haine et organisation d’une manifestation illégale

Le procureur de la République de Rennes a requis six mois de prison ferme contre un ancien chef de file de l’Action française de Rennes pour « incitation à la haine » et organisation d’une « manifestation illégale. » Le samedi 13 mai 2023, quinze à vingt militants d’extrême-droite, tous masqués et cagoulés avaient fait irruption devant la médiathèque de Saint-Senoux lors d’un atelier lecture sur l’égalité de genre organisé par trois drag-queens pour des enfants de 3 à 6 ans. L’un des militants avait pu être identifié. Ce jeune père de famille est surtout l’ancien chef de file de l’Action française à Rennes. Il a été jugé pour incitation à la haine envers les drag-queens, organisation d’une manifestation illégale, et injures publiques.

Des tracts « plaqués sur le torse » des participants

Le jeune homme, qui estime avoir porté un message politique et non visé des personnes, avait lu un tract qualifiant les personnes LGBT de « dégénérées » tout en scandant « Moins de trans, plus de France » ou encore « A nos enfants, inculquez nos racines, n’imposez pas les drag-queens. » Cependant, les tracts avaient été violemment distribués, plaqués sur le torse, jetés au visage des participants. Les enfants n’avaient pas assisté à ces scènes puisque la manifestation illégale s’était tenue à l’extérieur.

Six mois de prison ferme requis

Le procureur de la République a argué que le jeune prévenu était parmi les organisateurs de cette manifestation avant qu’elle se tienne et qu’il avait continué d’en assumer la direction, l’organisation, la conduite, en lisant au mégaphone un texte dont on va faire semblant de croire qu’il n’en a pas écrit une ligne. Il a en conséquence requis une peine de six mois de prison ferme à l’encontre du jeune homme. Le tribunal a mis sa décision en délibéré et se prononcera dans un mois.

source originale : france3-regions.francetvinfo.fr
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