La Cité-État héberge la première compétition de ce type à partir de ce jeudi 22 juin jusqu’au dimanche 25 juin. À l’ordre du jour : dix épreuves associées à des jeux vidéo de sports.
Des compétitions de jeux vidéo en ligne avaient déjà eu lieu auparavant, mais cette fois-ci, les joueurs se rassemblent tous au même endroit pour les grandes finales. Singapour accueille à partir de ce jeudi midi les premiers Jeux olympiques de l’esport, c’est-à-dire des jeux vidéo de sport. Plus de 110 athlètes sont attendus dans la Cité-État pour quatre jours de compétition.
Le Comité international olympique (CIO) s’interroge depuis des années sur l’émergence de l’esport, de ces compétitions sur jeux vidéo qui génèrent d’énormes revenus et attirent un public très jeune. Le CIO cherchait à se joindre à ce mouvement, mais ne voulait pas non plus se mettre à organiser des compétitions de jeux vidéo sans rapport avec les sports physiques réels. Le comité ne souhaitait pas, par exemple, se mettre à organiser des épreuves de Counter Strike, League of Legend ou Dota 2, qui sont les grandes stars de l’esport mais plutôt des jeux de stratégie ou de guerre.
Thomas Bach, le président du CIO, avait laissé entendre qu’il trouvait ces jeux un peu trop violents et décalés pour lui et l’esprit des Jeux. Ces derniers mois, il a donc travaillé avec plusieurs grandes fédérations sportives pour définir des épreuves compatibles. Au total, une dizaine de sports sont représentés à Singapour et chacun a un jeu vidéo en ligne qui lui est associé.
Des épreuves hybrides entre réel et virtuel
Les épreuves de voile, de navigation, se tiendront sur le jeu Virtual Regatta ; les champions de tennis s’affronteront sur le jeu Tennis Clash ; le tir à l’arc aura lieu sur le jeu pour mobile Tic Tac Bow ; les épreuves de tir au pistolet sur Fortnite. Il y aura également des courses automobiles avec des pilotes sur Gran Turismo, l’un des jeux phares de l’esport.
Dans certains sports, il y aura également un mélange de réel et de virtuel. La course cycliste se déroulera notamment sur la plateforme Zwift, où les joueurs pédaleront en vrai sur un vélo d’appartement, tout en suivant leur progression sur un écran géant dans une course virtuelle contre d’autres humains. Pour le Taekwondo, les combattants seront équipés de capteurs qui suivront les mouvements de leurs bras, jambes et torse, et ils se battront, par le biais d’un avatar, face à un écran où se trouvera évidemment l’avatar d’un autre combattant.
Ces Jeux olympiques représentent également un grand test pour le Comité international olympique qui tâtonne. Il y aura peu de public dans la salle à Singapour, mais le comité espère surtout qu’il y aura du public en ligne sur son site à partir de ce jeudi soir. Une cérémonie d’ouverture est même prévue et sera diffusée à la mi-journée en France. Le CIO espère intéresser un maximum de personnes en vue d’organiser et de monétiser un événement similaire l’été prochain à Paris, lors des « vrais » Jeux d’été.