Choléra en Afrique du Sud : alerte sur la mauvaise qualité des eaux, pays touché

La pandémie de choléra, ayant déjà affecté des nations d’Afrique australe frappées en début d’année par le cyclone Freddy, tels que le Mozambique ou le Malawi, s’étend à présent également en Afrique du Sud.

Depuis que la maladie du choléra a fait son apparition à Hammanskraal, au nord de Pretoria en Afrique du Sud, l’attention est portée sur les infrastructures sanitaires. Le choléra, qui se propage principalement par le biais d’eaux polluées, a révélé la détérioration du système d’assainissement dans cette zone du township.

En attendant les résultats d’une enquête menée par le ministère de l’Eau pour déterminer la cause exacte de l’épidémie, un hôpital de campagne a été installé pour soutenir l’hôpital public. Un accès rapide aux soins est primordial, car la maladie provoque une déshydratation sévère. Tumelo, 67 ans, raconte : « On m’a téléphoné pour me dire que ma tante était à l’hôpital à cause de maux d’estomac et de diarrhées. Le lendemain, on nous a informés de son décès. La situation est sombre et attristante. Nous sommes vraiment en colère, car le gouvernement n’a agi qu’après la mort de plusieurs personnes. »

40 % des stations d’épuration dans un état critique

Depuis des années, la communauté de Hammanskraal attire l’attention sur la mauvaise qualité de l’eau du township. La station d’épuration locale, construite dans les années 70, est notamment en cause et nécessite des rénovations importantes. Un contrat avait été attribué par la municipalité, mais les travaux n’ont jamais été achevés, soulignant une mauvaise gestion des fonds publics et des soupçons de corruption.

Au-delà de Hammanskraal, c’est l’ensemble du pays qui est touché. Selon une étude gouvernementale, près de 40 % des stations d’épuration municipales se trouvent dans un état critique. Le président de la République sud-africaine, Cyril Ramaphosa, s’est rendu sur place la semaine dernière et a constaté l’ampleur du problème. « L’état de cette usine ne donne pas confiance en la qualité du traitement des eaux réalisé ici, a-t-il déclaré. L’eau relève de la responsabilité des collectivités locales, qui n’ont pas fait ce qu’elles auraient dû. C’est pour cette raison que nous en sommes là aujourd’hui. »

Cependant, au lieu de prendre des mesures concrètes, le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir, et l’Alliance démocratique, parti d’opposition, se rejettent mutuellement la responsabilité de ce problème. Ils ont été successivement à la tête de la municipalité au cours des dix dernières années.

Ce problème est également représentatif de l’état général des infrastructures publiques. Lors de sa rencontre avec les habitants, Cyril Ramaphosa les a exhortés à faire bouillir l’eau du robinet. Les résidents de Hammanskraal lui ont répondu : « Avec quelle électricité ? Car le fournisseur national est lui aussi à la limite de l’effondrement! »