L’ex-présentateur télévisé, qui s’engage activement dans la lutte contre la pédocriminalité, partage des articles et un documentaire contenant des hypothèses sans fondement sur les événements survenus récemment.
L’ancienne star de Canal +, Karl Zéro, mène désormais un combat quotidien contre la pédocriminalité. Pour attirer l’attention sur ce sujet crucial, il propose des théories choc sur certains faits divers médiatisés. Concernant des affaires comme celles de Fourniret ou de Lelandais, il remet en question la version de la justice, qui présente ces tueurs comme des criminels solitaires. D’après lui, ils auraient obéi à des réseaux pédocriminels, bien qu’il ne fournisse aucune preuve à l’appui.
Dans des articles très longs, d’une dizaine de pages, Karl Zéro n’apporte aucun élément concret étayant la thèse d’un réseau derrière les criminels. Il multiplie les hypothèses, comme lorsqu’il imagine un lien entre Michel Fourniret et Marc Dutroux, en raison de la proximité géographique du château du premier avec un lieu où Dutroux commettait ses crimes.
Lien entre pédocriminalité et franc-maçonnerie
Selon Paul Aveline, journaliste à Arrêt sur images, les arguments avancés par Karl Zéro ne tiennent pas : « Tous les gens qui ont étudié ces dossiers, qui les ont suivis avec précision, les journalistes qui ont assisté aux procès, vous disent tous que cela ne tient pas ». Dans son documentaire « 1 sur 5 », Karl Zéro donne la parole à des personnes reconnues dans la lutte contre la pédocriminalité, mais il intègre également des théories non prouvées concernant des réseaux pédocriminels impliquant les hautes sphères de la société. Par exemple, il évoque les excuses de l’Église en suggérant que « d’autres institutions, partageant le goût du secret » devraient faire de même, illustrant ces propos avec une image d’une loge maçonnique.
Arnaud Gallais, cofondateur de l’association Be Brave France, estime que Karl Zéro a eu le mérite d’aborder ce sujet. Cependant, il ajoute : « Moi, sur les histoires de Fourniret, de Nordahl Lelandais, ça nous fait oublier aussi d’une certaine manière que 80% des violences ont lieu dans l’espace familial. Et donc si on attache trop d’importance à ces personnages, on oublie la majeure partie de l’iceberg, les violences intrafamiliales ». Bien qu’il soit nécessaire de lutter contre ce fléau, l’utilisation de rumeurs et de sous-entendus risque de rendre une partie du problème invisible et de nuire à la cause.