Entre 100 et 140 millions de femmes dans le monde ont été l’objet de mutilation génitale féminine/excision (MGF/E), révèle l’OMS vendredi dans une série d’études publiées dans la revue médicale The Lancet. D’ailleurs, chaque année, 3 millions de filles risquent de subir cette pratique sur le seul continent africain.
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Mutilation génitale, c’est quoi ?
La mutilation génitale féminine/excision (
MGF/
E) (également appelée autrefois
circoncision féminine, consiste à
enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes d’une fille. Généralement, elle est
opérée sur des
fillettes âgées de 4 à 12 ans, bien que des fois, on excise les filles
quelques jours après la naissance ou
juste avant le mariage. Si autrefois, l’opération était effectuée par les exciseurs traditionnels, la nouvelle tendance veut que la procédure soit confiée à des professionnels de la santé.
Risques physiques et mentaux graves pour les filles
La mutilation génitale féminine/excision (
MGF/
E) est une
opération chirurgicale dangereuse voire mortelle (en cas de perte de sang importante ou de septicémie).
Pratiquée sans anesthésie et
systématiquement traumatisante, les filles se trouvent souvent en état de choc suite à la
violente douleur. L’utilisation d’instruments rudimentaires et non stérilisés est fréquente avec tous les risques que cela incombe : prédispositions renforcées au VIH/SIDA à l’hépatite et d’autres maladies transmissibles par le sang, kystes, formation d’abcès, infections urinaires ou de l’appareil producteur… La croissance excessive des tissus cicatriciels ou le rétrécissement de l’orifice vaginal (infibulation) rend les rapports sexuels extrêmement douloureux.
Une « norme » à laquelle il faut se conformer
Au sein de toutes les sociétés où la mutilation génitale féminine est en usage, l’obligation de faire exciser leur fille est perçue comme une
convention sociale à laquelle il convient de se plier.
La mutilation génitale féminine/excision (
MGF/
E) est pratiquée pour des
raisons culturelles et non thérapeutiques : contrôler ou réduire la sexualité féminine (préservation de la virginité des filles avant mariage), initier les filles à devenir des femmes, pour l’esthétique, pour une fausse croyance selon laquelle la pratique favorise la fécondité et la survie de l’enfant, pour des impératifs sociaux (insertion sociale, honneur, recherche d’un mari…) et religieux.
Violation fondamentale des droits des filles
Selon l’UNICEF, “La mutilation génitale féminine/excision (
MGF/
E) est
une violation fondamentale des droits des filles. C’est une pratique discriminatoire contraire aux droits à l’égalité des chances, à la santé, au droit de ne pas être exposé à la violence, aux blessures, aux sévices, à la torture et aux traitements cruels, inhumains ou dégradants, au droit à la protection contre les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé, et au droit de faire librement des choix en matière de reproduction. Ces droits sont protégés en droit international.”
La mutilation génitale féminine/excision est pratiquée dans au moins
28 pays africains et certaines pays d’Asie et du Proche-Orient. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, ces pratiques sont
de plus en plus fréquentes en Europe, en Australie, au Canada, aux Etats-Unis notamment parmi les immigrantes venues d’Afrique et de l’Asie du Sud-Ouest.
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