Dans un monde où l’omniprésence des médias sociaux et des écrans est une réalité, on constate que les individus consacrent moins de temps à s’écouter et à converser entre eux. Gérald Garutti, qui est philosophe, écrivain, metteur en scène et également l’auteur de l’ouvrage intitulé Il faut voir comme on se parle, dévoile à Brut quelques astuces pour améliorer nos communications interpersonnelles.
Dans notre société actuelle, les gens semblent parler davantage, mais communiquer de moins en moins, observe Gérald Garutti, philosophe. Selon lui, la qualité de la parole est en déclin, car les individus se retrouvent souvent isolés dans leurs propres mondes, avec un espace commun de plus en plus restreint. Cette situation est exacerbée par l’utilisation des réseaux sociaux.
Garutti estime que l’internet et ses applications ne sont ni bons ni mauvais, mais plutôt des catalyseurs qui renforcent des phénomènes humains, tels que la tendance à l’individualisme. Dans ce contexte, cette individualité peut conduire les gens à penser que « tout ce qui n’est pas comme moi n’existe pas ou n’a pas le droit d’exister » et à percevoir la différence comme une menace.
La dépendance croissante aux écrans crée également une illusion que tout est réalisable à distance et que tout peut être résolu en ligne. Cette connectivité constante s’accompagne d’une pression à répondre à chaque message reçu. Garutti note que cette surcharge d’informations nuit à notre capacité d’attention et à notre écoute.
Améliorer la façon dont nous communiquons
Selon Gérald Garutti, notre rapport au langage évolue en raison des nouvelles pratiques liées aux écrans. « Avec des messages, on a à la fois la rapidité de l’oral et la fixité de l’écrit, ce qui peut poser des problèmes et mener à des mauvaises interprétations », d’où l’usage des emojis. Le philosophe suggère que pour éviter les malentendus, il suffirait souvent d’une conversation en face à face pour résoudre un problème.
Revaloriser la parole, pour Garutti, consiste à améliorer notre écoute, qui est souvent compromise par notre concentration sur nous-mêmes, notre indisponibilité et notre incapacité à être attentifs. Il affirme que « la parole, ça s’apprend, ça se travaille. Cette élaboration, pour moi, ça s’appelle un art ».
Pour en savoir plus sur les sept piliers fondamentaux de la parole et les dimensions de l’humanité, regardez la vidéo intégrale de Gérald Garutti.