Chaque matin, Marie Dupin incarne une personnalité, un événement, un endroit ou un fait qui est au centre de l’actualité.
Selon une enquête récente, les Français consomment de moins en moins de viande rouge dans leur assiette. Cette tendance était déjà observée l’année dernière, les Français affirmant manger de moins en moins de viande pour des raisons de santé et d’écologie. Cette année, c’est surtout une question de prix.
Face à la hausse des prix de la viande, plus d’un Français sur deux affirme consommer moins de viande qu’il y a trois ans. Alors que les scientifiques du monde entier appellent depuis des années à réduire la consommation de viande pour lutter contre le réchauffement climatique, on peut se demander si c’est finalement l’inflation qui contribuera à faire baisser la température.
## Un sondage contredit par les statistiques
Les données de consommation de poulet récemment publiées contredisent les résultats de l’enquête mentionnée plus tôt. La France est désormais le premier pays consommateur de poulet en Europe, avec plus de 28 kg par personne et par an, et les Français mangent deux fois plus de viande que leurs grands-parents. Alors, comment expliquer cette différence entre les déclarations des Français qui affirment consommer moins de viande et la réalité ?
La réponse est simple : la viande est aujourd’hui consommée de manière inconsciente. Moins d’entrecôtes dans les assiettes et de rôtis du dimanche, mais toujours plus de viande dans les plats préparés et les fast-foods. Nuggets, cordons bleus, pizzas, sandwiches : de la viande sous une forme transformée, découpée, emballée, mélangée et « désanimalisée ».
C’est ainsi que la consommation de viande en France est passée de 3,8 à 5,8 millions de tonnes par an. Pourtant, tous les plans des organismes nationaux et internationaux recommandent une réduction massive de la consommation de viande pour atteindre la neutralité carbone, entre 30 et 70 %. Il semble peu probable d’y parvenir à ce rythme. De plus, l’Assemblée nationale vient de rejeter une proposition de loi visant à augmenter la présence de menus végétariens dans les cantines, et il ne semble pas y avoir de mesures fortes et immédiates des autorités publiques à l’horizon.