Ultradroite: 4 membres jugés aux assises des mineurs pour la 1ère fois – maniement d’explosifs, entraînement militaire, visant Jean-Luc Mélenchon

Dans le passé, les dossiers similaires étaient examinés par le tribunal correctionnel au cours des années récentes. Toutefois, ce dossier spécifique représentant l’ultradroite est une première en son genre.

Le projet était nommé Waffenkraft, qui signifie « pouvoir des armes » en allemand. Quatre hommes liés au mouvement néonazi seront jugés en juin par la cour d’assises spéciale des mineurs, accusés d’avoir planifié des actes terroristes criminels entre 2017 et 2018, selon des informations obtenues par Franceinfo auprès du parquet national antiterroriste (Pnat) et confirmées par Politis.

C’est une première pour une affaire d’extrême droite, car les précédents procès de ce type se sont déroulés devant le tribunal correctionnel ces dernières années. Le dirigeant, qui avait 22 ans à l’époque, était gendarme volontaire dans l’Isère. Il possédait des kalachnikovs, des munitions et des explosifs artisanaux, avec lesquels lui et ses complices s’entraînaient dans les bois, filmant même leurs exploits.

« Éliminer Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting »

Les enquêteurs ont découvert dans l’ordinateur du leader ces vidéos, ainsi qu’un manifeste détaillant comment mener une fusillade ou une attaque au camion-bélier. Parmi les cibles mentionnées figuraient des mosquées et des communautés juives. L’un des suspects a déclaré que l’accusé le plus radical « voulait faire pire que le Bataclan » et « il évoquait l’idée d’éliminer Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting ». L’homme politique, mentionné comme cible potentielle, ainsi que la Licra, demandent à être cités comme parties civiles au procès, ont déclaré leurs avocats respectifs à Franceinfo le jeudi 11 mai.

« Nous sommes évidemment surpris », a déclaré l’avocate de Mélenchon, Jade Dousselin. « Nous ne comprenons pas pourquoi, dans ces procédures, les personnes visées ne sont pas informées, d’une part pour leur propre sécurité, et d’autre part, parce qu’elles ont le droit de savoir qui a planifié des attentats, de quelle manière, et quel était le niveau de préparation. Elles ont également le droit de pouvoir entendre, devant la justice, ceux qui ont tenté d’attenter à leurs vies. Nous allons entreprendre toutes les démarches nécessaires pour qu’ils puissent se constituer parties civiles », a précisé l’avocate du fondateur de La France Insoumise.

Un cinquième protagoniste jugé par le tribunal pour enfants

Étant donné que l’un des suspects avait 17 ans au moment des faits, les quatre hommes seront jugés ensemble par la cour d’assises des mineurs spéciale à Paris du 19 au 30 juin. Un cinquième protagoniste, âgé de 14 ans au moment des faits et aujourd’hui âgé de 19 ans, a déjà été jugé par le tribunal pour enfants de Paris, statuant en matière criminelle.

Depuis 2017, neuf attaques attribuées à l’extrême droite ont été déjouées, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en avril. Une dizaine de procédures liées à l’extrême droite ont été ouvertes ces dernières années au pôle antiterroriste de Paris. Plusieurs autres affaires importantes, comme celle d’un groupuscule nommé OAS ou celle dite des Barjols, ont été jugées ces dernières années, mais par le tribunal correctionnel de Paris.