Depuis le commencement du conflit, l’image du président Volodymyr Zelensky a tendance à occuper une place prépondérante. Cependant, progressivement, le processus politique revient en force au sein de l’assemblée.
Le 24 février 2022, l’Ukraine se réveille sous les bombardements russes. La Rada, le Parlement ukrainien, prend alors la décision de voter en faveur de la loi martiale, qui réduit significativement ses pouvoirs au profit du président. Cependant, le pays ne renonce pas à préserver le fonctionnement de ses institutions démocratiques.
La politologue Yuliya Kyrytchenko souligne que la Rada n’a jamais cessé de fonctionner, dans un esprit d’union nationale, lorsque les chars russes étaient aux portes de Kiev. « Le Parlement a réussi à se rassembler malgré les divergences politiques, et cela a vraiment joué un grand rôle dans les premiers jours et le premier mois de l’invasion russe », rapporte Yuliya Kyrytchenko.
Report des élections jusqu’à l’après-guerre
En raison de la loi martiale, il est impossible d’organiser des élections. Des élections législatives étaient initialement prévues pour cet automne, avant l’élection présidentielle de l’année prochaine. Toutes sont désormais reportées à l’après-guerre. Toutefois, ces perspectives électorales, bien qu’éloignées, commencent à affaiblir l’unité politique initiale, admet Yuliya Kyrytchenko.
« Les politiciens comprennent que la menace sur l’existence même de l’État ukrainien s’est éloignée, alors, ils se permettent de critiquer à nouveau le gouvernement », déclare Yuliya Kyrytchenko à Franceinfo.
« Quand notre victoire approchera, ils vont tous commencer à élaborer leur stratégie pour capter les voix des électeurs. Mais que voulez-vous… C’est la démocratie ! », observe-t-elle.
D’après un sondage récent, les trois quarts des électeurs ukrainiens souhaiteraient que Volodymyr Zelensky reste au pouvoir après la guerre. En revanche, les deux tiers des personnes interrogées espèrent un changement important au sein des parlementaires.