dans la revue médicale Occupational and Environmental Medicine, mardi 4 novembre, travailler de nuit ou en horaires décalés pendant 10 ans ou plus peut faire vieillir le cognitif de 6,5 ans de plus que chez les autres. Chez les personnes concernées, le déclin cognitif – processus naturel chez toute personne vieillissante – est donc nettement plus rapide (performances d’une personne de 40 ans équivalent à celles d’’une personne de 46,5 ans). Ce résultat est d’autant plus important que deux français sur trois travaillent en horaire atypique dont 3,5 millions la nuit.
Désynchronisation biologique du corps : facteur probable du vieillissement cognitif
Hypothèse avancée par les scientifiques : la désynchronisation biologique du corps serait le facteur qui déclenche ce vieillissement cognitif. Cette désynchronisation entraîne l’augmentation du taux de l’hormone appelée « Cortisone » (hormone du stress). Or, d’après Jean-Claude Marquié, chercheur du CNRS à Toulouse , Coordonnateur de l’étude, la cortisone «a des effets toxiques sur l’hippocampe, c’est-à-dire le cerveau, ce qui aurait pour conséquence d’altérer les capacités cognitives».Effet réversible mais après une longue période d’arrêt de travail posté
Les effets à court terme des travaux de nuit ou en horaires décalés étaient déjà établis fort longtemps. La nouveauté de la recherche est donc que l’étude a permis de faire sortir que :- les effets négatifs sur le cerveau ne sont pas irréversibles. Ils se maintiennent pendant au moins cinq ans après l’arrêt du travail posté.
- Après ces cinq années, nous pourrions retrouver toutes les capacités cognitives relatives à notre âge,
- Il y a pourtant une « grande variabilité » selon les individus.