Dans la pièce théâtrale intitulée « Uppercut », Dominique Vovk, qui est atteint d’un cancer, partage son expérience personnelle face à cette maladie. L’objectif de cette représentation est de susciter le rire et de combattre les idées reçues sur le sujet.
Dominique Vovk est seul sur scène avec sa maladie, qu’il nomme « la chose« . Cette « chose » est un cancer du pancréas, qui lui a été diagnostiqué il y a deux ans. En avril 2021, sa vie a basculé. « J’ai reçu un gros coup à l’annonce de la maladie« , déclare-t-il. En France, les cancers sont la première cause de décès chez les hommes et la deuxième chez les femmes. Dominique Vovk aborde avec humour cette maladie et brise les tabous sur scène au Théâtre Darius Milhaud à Paris. « J’ai fait comme tout le monde, je suis allé sur internet pour en savoir plus et j’ai vu que l’espérance de vie est de cinq ans« .
Depuis l’annonce de sa maladie, la vie de cet acteur, humanitaire, musicien et touche-à-tout a été bouleversée. Pendant un an et demi, il a découvert les salles d’attente et les médecins. Il a enchaîné les traitements et la chimiothérapie, en passant par une lourde opération pour retirer la tumeur. « J’ai vraiment souffert de ces traitements. Je n’avais plus l’impression de vivre grand-chose finalement. Je passais des journées très compliquées et très difficiles quelquefois, très souvent à ne plus pouvoir sortir dehors« .
Malgré tout, le cancer est revenu. Sachant qu’il est condamné, Dominique Vovk a décidé d’arrêter les traitements. « Loin de moi l’idée de dire qu’il ne faut pas faire de chimiothérapie. Il faut faire ce qu’il y a à faire en première intention, en deuxième intention. J’ai respecté les médecins et ce qu’ils me proposaient, c’est parce que j’ai été en récidive que j’ai décidé d’arrêter cette chimio qui aurait pu effectivement me permettre de gagner quelques semaines ou quelques mois. »
Aujourd’hui, Dominique Vovk est en soins palliatifs, à base d’antidouleurs et de morphine. Il est fatigué mais combatif. « C’est un choix crucial que j’ai fait, mais je me sens plus léger. J’ai pris un risque sur la durée. Aujourd’hui, je vis avec une épée de Damoclès, c’est vraiment vrai pour le coup, au-dessus de ma tête parce que je ne sais pas ce qui se passera, dans une semaine, quinze jours, trois semaines, un mois. Je ne sais pas ce qui me reste à vivre, ni dans quel état. Mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ? »
Avec une ironie mordante sur scène, il imagine le moment après sa mort : « Je me demande bien si je vais inviter tout le monde à la cérémonie, et quelle musique je vais choisir ? » Le spectacle lui permet de danser, chanter, faire rire et parfois pleurer, tout en sensibilisant à la maladie. « J’ai été abordé dans la rue par des spectateurs qui m’ont dit : ‘Merci Monsieur, vous avez mis des mots sur ce que l’on vit !’ Je crois que c’est un beau projet de la vie qu’il me reste à vivre encore« .
Dans le public, ses proches découvrent ses talents d’acteur. Des soignants assistent également à la représentation, comme Coline, infirmière en bloc opératoire. « J’ai trouvé que ça criait de vérité, et qu’on a envie d’en savoir presque encore plus. Comment il est, comment il vit ces états d’esprit. Ça fait réfléchir. » Le spectacle fait également réfléchir sur l’accompagnement et sur la vie en général lorsque la maladie imprévisible et inexplicable surgit, comme un coup de théâtre. Comme un Uppercut.