Les automobilistes électriques, cibles collatérales de la fin du bouclier tarifaire de l’électricité
Dans le paysage énergétique français, un nouveau défi se présente pour les automobilistes possédant des voitures électriques. La fin du bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité menace d’augmenter le prix des recharges, mettant en question l’attrait de cette option pourtant respectueuse de l’environnement.
Avec la suppression de l’électricité subventionnée pour les particuliers, la facture risque de s’alourdir. Cette nouvelle réalité pourrait conduire les acteurs de la mobilité à réviser leur stratégie et envisager des alternatives innovantes pour limiter l’impact de cette hausse des prix sur les consommateurs. Les fournisseurs d’énergie pourraient également prendre part à cette transformation en adaptant leurs offres aux besoins spécifiques des utilisateurs de voitures électriques.
La fin du tarif réglementé du gaz s’ajoute à l’instabilité du marché
La fin du tarif réglementé de l’électricité n’est pas la seule évolution du paysage énergétique français. Le tarif réglementé du gaz a été supprimé le 30 juin 2023, en raison de l’instabilité du marché du gaz engendrée par la guerre en Ukraine. Les incertitudes sur les capacités d’approvisionnement à un prix raisonnable ont également joué un rôle dans cette décision.
Les conséquences de la fin du bouclier tarifaire de l’électricité
Suite à cette fin du bouclier tarifaire, les consommateurs français sont susceptibles de voir leurs factures augmenter progressivement. Cette décision impacte non seulement les ménages et les petits commerces, mais également les automobilistes électriques.
Trois augmentations des tarifs réglementés de vente d’électricité ont été observées en 18 mois, dont une hausse de 10% prévue pour le 1er août 2023. Ces augmentations touchent les ménages, les petits commerces et artisans bénéficiant du bouclier tarifaire. De plus, pour les entreprises, la fin du tarif réglementé est déjà effective depuis un an, ce qui a entraîné une inflation annuelle de +5,2% en 2022, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Conseils pour les consommateurs face à la nouvelle donne énergétique
Dans ce contexte, il est essentiel pour les consommateurs de bien choisir leur offre d’électricité. Pour ce faire, il est recommandé d’évaluer ses besoins en énergie, de comparer les offres des différents fournisseurs sur le marché, qui sont de plus en plus nombreux et diversifiés, et de prendre en compte les critères environnementaux. Opter pour une offre d’électricité verte, produite à partir de sources renouvelables, peut en effet être une démarche responsable et contribuer à la transition énergétique.
La fin du tarif réglementé de l’électricité marque un tournant majeur pour les consommateurs français. Il est désormais crucial de bien choisir son fournisseur d’énergie et de s’adapter aux nouvelles conditions du marché. Pour cela, il convient de bien évaluer ses besoins, de comparer les offres disponibles et de privilégier les démarches responsables en optant pour des énergies renouvelables lorsque cela est possible.
Le passé énergétique de la France : l’Arenh
Avant le tournant de la crise énergétique il y a près de deux ans, exacerbée par la guerre en Ukraine, les prix de l’électricité étaient maintenus à des niveaux relativement raisonnables, entre 50 et 70 euros le MWh. Aujourd’hui, ces tarifs oscillent entre 90 et 200 euros le MWh. Cette stabilité passée s’expliquait en partie par l’Arenh, l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique.
Ce mécanisme, instauré en 2021 par la loi NOME sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité, permettait aux fournisseurs alternatifs d’électricité d’accéder à une partie de la production d’électricité des centrales nucléaires d’EDF à un prix compétitif de 42 euros le MWh. Cependant, l’Arenh disparaîtra à la fin de l’année 2025, remplacé par un nouveau mécanisme dont les modalités restent à définir.
Un nouveau système et des critiques
Le futur mécanisme prévu pour succéder à l’Arenh n’est pas exempt de critiques. Luc Rémont, le nouveau patron d’EDF, s’est montré sceptique envers l’Arenh, arguant que ce mécanisme a contribué à dégrader les finances de l’entreprise ces dernières années.
Le gouvernement vise à mettre en place un mécanisme affichant des prix plus en adéquation avec les coûts réels du nucléaire (estimés à moins de 60 euros le MWh par la Commission de régulation de l’énergie). Cette initiative vise à permettre à EDF d’investir dans ses centrales, notamment les nouvelles.
L’impact des futurs EPR2 sur les tarifs d’électricité
Les projets de construction de six nouveaux EPR2, auxquels pourraient s’ajouter huit infrastructures supplémentaires, constituent un facteur supplémentaire d’augmentation des prix de l’électricité. Pour atténuer l’impact sur la facture des consommateurs, le gouvernement envisage un mécanisme de « base d’actif régulé ». Ce dispositif solliciterait les consommateurs dès le début du chantier, permettant de commencer à rémunérer EDF simultanément.
Lors de son audition devant la commission des affaires économiques et sociales de l’Assemblée mercredi, Luc Rémont a révélé que l’opérateur doit atteindre un niveau d’investissement annuel de 25 milliards d’euros, dont 80% seront consacrés à la France. Il a également souligné que le travail avec le gouvernement sur un nouveau consensus national autour du prix de l’électricité est essentiel.