Surveillance des bactéries animales pouvant être transmises à l’homme : lutter contre l’antibiorésistance !

Chaque nouvelle journée ouvre les portes vers une nouvelle dimension de réflexion grâce à l’analyse minutieuse de notre partenaire privilégié, The Conversation. En ce beau mercredi, nous avons la chance de découvrir les profondes réflexions d’une scientifique renommée, qui nous expose sans détour les sombres menaces en constante expansion d’un phénomène hors du commun.

(titre) La résistance aux antibiotiques, une préoccupation croissante

La résistance des bactéries aux antibiotiques, également appelée « antibiorésistance », est devenue un sujet de préoccupation majeure en raison de son impact potentiel sur la santé publique. Selon un rapport britannique repris par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès liés à la résistance aux antibiotiques pourrait atteindre 10 millions par an d’ici à 2050 dans le monde. Pour faire face à ce problème, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment publié une liste des couples bactérie/famille d’antibiotiques à surveiller chez les animaux en France. Voici ce qu’il faut en retenir.

(titre) Comment émergent les résistances aux antibiotiques ?

Toute utilisation d’antibiotique, que ce soit chez les humains ou les animaux, exerce une pression de sélection sur les bactéries. Initialement très efficaces, les antibiotiques éliminent massivement les bactéries sensibles. Cependant, il arrive que quelques bactéries développent une résistance. Ces bactéries résistantes survivent et se multiplient sans concurrence, favorisées par la disparition des bactéries sensibles. C’est ainsi que des populations résistantes émergent, ce qui rend les antibiotiques inefficaces contre elles. Ces bactéries résistantes peuvent se développer tant chez les humains traités par des antibiotiques que dans l’environnement contaminé par des rejets contenant des antibiotiques, ou encore chez les animaux d’élevage et de compagnie lorsque des antibiotiques sont utilisés en médecine vétérinaire. Dans ce dernier cas, les bactéries résistantes peuvent être transmises aux humains par le biais de contacts rapprochés avec les animaux ou par la consommation de produits alimentaires contaminés.

(titre) Les couples bactérie/famille d’antibiotiques à surveiller en priorité chez les animaux

L’Anses a établi une liste des couples bactérie/famille d’antibiotiques à surveiller en priorité chez les animaux en France. Onze couples sont répertoriés, dont cinq sont considérés comme hautement prioritaires. Parmi eux, on retrouve les Enterobacterales résistantes aux carbapénèmes, qui sont des antibiotiques à large spectre utilisés uniquement en milieu hospitalier pour traiter les infections les plus graves. Les Enterobacterales résistantes aux céphalosporines de troisième et quatrième générations sont également hautement prioritaires. Ces souches bactériennes sont résistantes à des antibiotiques d’importance critique utilisés pour traiter des infections sévères chez les humains et les animaux. Le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, connu sous le nom de SARM, est également un couple bactérie/famille d’antibiotiques hautement prioritaire à surveiller. Enfin, les Enterobacterales résistantes aux fluoroquinolones et aux polymyxines, ainsi que les souches résistantes à la colistine, sont également identifiées comme prioritaires.

(titre) Évolution des résistances aux antibiotiques

Une analyse des données épidémiologiques en France révèle que la transmission de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques entre les animaux et les humains est nuancée. La résistance aux carbapénèmes est occasionnellement détectée chez les chiens et les chats, mais elle est probablement liée à un contact avec des humains porteurs de cette bactérie résistante, car ces antibiotiques ne sont pas utilisés en médecine vétérinaire. Les résistances aux autres familles d’antibiotiques chez les animaux de production (bovins, porcs, volailles) et les animaux de compagnie (chiens et chats) sont en baisse au cours des dix dernières années grâce à des efforts de maîtrise de l’utilisation d’antibiotiques dans le secteur animal. Cependant, une vigilance doit être maintenue concernant les souches de Staphylococcus aureus résistantes à la méticilline qui peuvent provenir d’élevages de porcs. Par ailleurs, les données de surveillance révèlent une augmentation significative de la proportion de chiens portant des staphylocoques dorés résistants à la méticilline depuis 2018.

(titre) Attention aux risques de dissémination via les aliments importés

En France, les résistances bactériennes entre les animaux et les humains sont contrôlées grâce à des mesures de biosécurité dans les élevages, aux bonnes pratiques d’hygiène dans les cliniques vétérinaires et à la cuisson des aliments qui élimine les bactéries résistantes aux antibiotiques. Cependant, le commerce international et les déplacements intensifient le risque de dissémination rapide des bactéries résistantes aux antibiotiques. Certaines crevettes d’élevage importées d’Asie, par exemple, peuvent être contaminées par des bactéries résistantes aux antibiotiques. Pour faire face à ce risque, l’Anses recommande d’étendre la surveillance de l’antibiorésistance aux produits issus de la pêche, afin de prévenir l’introduction de bactéries résistantes en France. Une surveillance étendue est nécessaire pour éviter la propagation et la persistance de ces bactéries dans la population hum

source originale : www.20minutes.fr
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