Un nombre croissant de Français, notamment des jeunes, prennent le volant sans disposer d’une assurance automobile. Ainsi, le Fonds de garantie des victimes (FGV) sonne l’alarme, en particulier dans le contexte des départs en vacances qui approchent.
Les données sont impressionnantes et préoccupantes. La moitié des conducteurs contrôlés et sans assurance ont moins de trente ans. Parmi ces contrevenants impliqués dans des accidents, 40% n’ont pas de permis de conduire. Véritables dangers sur la route, ces voitures ont causé l’indemnisation de plus de 8 400 victimes directes d’accidents non assurés ainsi que des proches de 160 personnes décédées, l’année dernière. Les montants d’indemnisation peuvent parfois atteindre plusieurs millions d’euros, et on constate une augmentation de 3,5% sur un an.
Le manque de ressources financières est souvent la raison avancée par les jeunes de moins de trente ans : absence de revenus stables ou salaires faibles. Les étudiants sont particulièrement concernés, sans mentionner la délinquance routière volontaire. En 2021, quel que soit l’âge ou les infractions retenues, près de 78 000 délits pour non-assurance ont été enregistrés. Ce qui incite le Fonds de garantie des victimes à demander l’intervention des pouvoirs publics pour combattre ce fléau.
## Le rôle des pouvoirs publics
D’après le Fonds de garantie, un des problèmes réside dans le coût élevé de l’assurance pour les jeunes conducteurs, pouvant aller jusqu’à 1 000 euros par an. Or, un jeune ou un étudiant n’a généralement pas les revenus d’une personne active traditionnelle. Il est donc nécessaire de rendre l’assurance automobile plus abordable, ce qui ne dépend pas uniquement des assureurs privés.
L’État doit également agir, car l’environnement institutionnel joue un rôle important : difficultés à obtenir le permis de conduire, sanctions excessives entraînant des retraits de permis poussant à la fraude, ou encore l’augmentation du phénomène de société basé sur l’individualisme. Conduire sans assurance représente un danger pour soi et pour autrui. À travers les dispositifs existants, les conducteurs prudents et prévoyants paient pour les conducteurs négligents et imprudents, ce qui affecte finalement les primes d’assurances.