Santé: hausse de 17% des agressions sur pharmaciens en 2020, 70% liées à non-délivrance médicaments

Dans 70% des cas d’agressions, on constate que le facteur déclencheur est l’incapacité à fournir les médicaments sollicités.

La violence envers les pharmaciens est en augmentation. Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP) indique dans un bilan à paraître prochainement que « 366 agressions (verbales, physiques ou vols) ont été déclarées par les pharmaciens en 2022, dont 14 outre-mer ». Par rapport à 2019, le nombre d’agressions a augmenté de 17%. Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre, confirme qu’« il y a clairement une augmentation par rapport à 2019 ».

Les 366 agressions signalées représentent « un niveau équivalent à celui d’avant la crise sanitaire, après une forte augmentation due à un contexte épidémique exceptionnel ». Carine Wolf-Thal rappelle que « la période Covid a été particulièrement compliquée pour les pharmaciens, avec les difficultés pour obtenir des masques, effectuer des tests et gérer les vaccins et les réactions anti-vax ».

Le rapport du CNOP note que les violences verbales et physiques contre les pharmaciens sont majoritaires et augmentent proportionnellement depuis deux ans. Ces violences incluent « des insultes, des coups, et même parfois des attaques avec des armes, dans 5% des cas », précise Carine Wolf-Thal. Les tensions liées à l’accès aux soins et aux médicaments provoquent des frustrations chez les patients, dont 70% des agressions sont liées à un refus de dispensation, c’est-à-dire une impossibilité de fournir les médicaments demandés.

Plus d’un tiers des agressions concentrées dans trois régions

Les régions les plus touchées par les agressions envers les pharmaciens sont l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Île-de-France et les Pays de la Loire, qui représentent près de 35% des déclarations. Le rapport indique qu’une majorité des incidents surviennent dans des villes de moins de 30 000 habitants, et notamment dans des communes de moins de 5 000 habitants.

L’Ordre des pharmaciens souligne l’importance de signaler les agressions subies par les professionnels. Toutefois, seuls 35% des pharmaciens agressés ont porté plainte, selon le rapport.