Le mardi 13 juin, Emmanuel Macron devrait déclarer que la France va désormais fabriquer ses médicaments en interne. Cette décision était déjà envisagée au cours de la crise sanitaire liée au Covid, qui avait révélé la dépendance du pays envers la Chine notamment. Pourtant, malgré cela, depuis plusieurs mois, les officines éprouvent encore des difficultés à fournir des médicaments.
Dans cette pharmacie à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), comme dans tout le pays, la disponibilité de médicaments courants comme le paracétamol est incertaine. « Il n’y a pas une ordonnance où l’on ne dit pas à nos patients : ‘Faites attention, on n’a plus ce produit' », déclare Frédéric Desmoulin, un pharmacien. L’un des problèmes est que 80 % du principe actif du paracétamol provient de Chine et d’Inde. « La production de paracétamol, on l’avait (…) jusqu’à la délocalisation. Les industriels pour minimiser les coûts de production ont délocalisé », explique William Feys, de l’observatoire sur la transparence du médicament.
Usine en construction
Afin d’accroître sa souveraineté, la France prévoit de produire à nouveau ce principe actif dans une usine en construction à Roussillon (Isère). Le directeur prévoit une production de 15 000 tonnes par an, soit deux à trois fois la demande du marché français. La production de paracétamol 100% français devait débuter en 2023, mais elle ne sera finalement opérationnelle qu’en 2025 ou en 2026.