Saint-Brevin-les-Pins: le maire démissionnaire Yannick Morez regrette un « gâchis » après agressions

Le 10 mai dernier, Yannick Morez a démissionné de son poste de maire de la commune de Saint-Brevin-les-Pins, située en Loire-Atlantique, suite à plusieurs incidents violents à son encontre.

« Nous ne voulions plus subir », déclare Yannick Morez le samedi 13 mai sur France Inter, trois jours après avoir annoncé qu’il démissionnait de son poste de maire de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique. La nuit de mars dernier, ses deux voitures ont été incendiées et le feu s’est propagé jusqu’à la façade de sa maison. Le point de départ de ce harcèlement mené par l’extrême droite était un projet d’agrandissement d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile déjà présent sur la commune.

Selon Yannick Morez, cette décision a été longuement réfléchie. Il explique avoir encore subi une agression verbale le week-end précédent, alors qu’il se trouvait en terrasse avec sa famille. Il raconte qu’on lui reprochait de faire venir des migrants à Saint-Brevin et qu’on l’accusait presque d’avoir lui-même mis le feu à ses véhicules et à sa maison. C’est pourquoi il a décidé de ne plus supporter ce type d’agression, même verbale, et qu’il a également quitté la commune, son domicile et mis fin à son activité professionnelle.

Élu en 2008, Yannick Morez reconnaît que devenir maire était « un peu comme un rêve » pour lui et qu’il « ne regrette absolument pas » son engagement. Selon lui, c’est une « fonction formidable » qui permet d’envisager l’avenir. Il regrette malheureusement que cela se termine mal et considère cela comme un gâchis, car il aurait aimé aller jusqu’au bout.

« De plus en plus d’agressions, de moins en moins de soutiens »

Le maire démissionnaire déplore le manque de soutien de la part de l’État ainsi que l’absence de communication envers les élus. Il constate que de nombreux autres maires et élus locaux ressentent la même chose et souhaite améliorer les relations entre les maires et les préfets. Pour lui, il y a comme deux mondes qui s’opposent.

Au fil des ans, Yannick Morez a observé qu’il devenait de plus en plus difficile d’assumer le mandat de maire avec des contraintes de plus en plus importantes, tant au niveau réglementaire que financier. De plus, il doit faire face à une hausse des violences et de la montée des extrêmes, qu’il trouve effrayante. Selon lui, le rôle des maires a perdu de son prestige alors qu’ils sont en première ligne pour défendre la politique de l’État sur le terrain. Les agressions, verbales et parfois physiques, envers les élus se multiplient, une haine amplifiée, selon lui, par l’apparition des réseaux sociaux.