Lundi, la Première ministre a continué à dialoguer avec les dirigeants d’entreprises suite à la réforme des retraites.
La semaine dernière, après avoir rencontré les syndicats, la Première ministre Elisabeth Borne a reçu à Matignon le 22 mai les organisations patronales, le Medef et la CPME. Ces dernières ont exprimé leur volonté de négocier sur certaines questions après la réforme des retraites, en particulier l’emploi des seniors.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, s’est dit « prêt à discuter de l’emploi des seniors » et des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel, mais pas d’une éventuelle révision des ordonnances travail ou des retraites, alors que les syndicats avaient réitéré leur opposition à la réforme de celles-ci. Roux de Bézieux, qui s’apprête à passer la main à la tête du Medef, a exposé une « liste de sujets » sur lesquels il souhaite discuter. Il a évoqué la possibilité de discuter de « la retraite progressive », des salaires élevés des cadres seniors « qui freinent leur embauche » ou de la dégressivité des allocations chômage.
Refus de lier les aides publiques à l’augmentation des salaires
Cependant, il a déclaré ne « pas savoir ce que signifie » relier les aides publiques aux entreprises à la hausse des salaires, comme le demandent les syndicats. Il a également affirmé ne pas être « prêt à négocier » une révision des ordonnances travail, qu’il considère comme des « lignes rouges ». Le président du Medef a demandé à la Première ministre que l’accord conclu entre les patrons et quatre syndicats sur le partage de la valeur, qui sera transposé dans un projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres, serve de « jurisprudence » et que « s’il y a un accord sur l’emploi des seniors, il soit repris entièrement ».
De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a de nouveau proposé d’exonérer de cotisations assurance-chômage les seniors à partir de 57 ans, « quitte à ce que l’entreprise rembourse les cotisations non versées si elle se séparait de ce senior avant la retraite », a déclaré à l’AFP son responsable, François Asselin.
Les deux principales organisations patronales souhaitent également limiter la possibilité d’ouvrir un compte épargne-temps dans toutes les entreprises à la prise des jours épargnés juste avant la retraite, et non tout au long de la vie professionnelle. « J’ai senti quelqu’un à l’écoute », désireuse « de trouver les sujets susceptibles d’être négociés entre partenaires sociaux » et de « tourner la page » des retraites, a souligné François Asselin à propos d’Elisabeth Borne.