Retour fracassant des États-Unis à l’Unesco après l’ère Trump

L’année 2017 avait été marquée par le retrait des États-Unis de l’Unesco, une décision prise en parallèle par Israël, durant le mandat de Donald Trump. Il est à noter néanmoins que bien avant cette décision, le pays avait déjà stoppé ses contributions financières à cette organisation internationale depuis 2011, à l’époque où Barack Obama était à la tête des États-Unis.

« La décision est passée« , a proclamé le chef de l’assemblée, le Brésilien Santiago Irazabal Mourao, provoquant une salve d’applaudissements. L’Amérique a officiellement réintégré l’Unesco, qu’elle avait abandonnée durant le mandat de Donald Trump, suite à un vote positif lors d’une conférence exceptionnelle de cette institution onusienne résidant à Paris.

Un total de 132 nations a approuvé ce retour de l’Amérique à l’Unesco, 15 se sont gardés de voter, et dix ont manifesté leur opposition, incluant l’Iran, la Syrie, la Chine et surtout la Russie, dont les représentants étaient particulièrement loquaces ce jeudi 29 juin, sur des questions procédurales et a proposé de nombreux amendements le lendemain dans la but de freiner les discussions. « Nous serions prêts à considérer positivement l’intention de Washington » d’intégrer à nouveau l’Unesco, qui « contribuerait à renforcer notre institution« , mais « nous avons l’impression d’être poussés vers un univers parallèle, qui dépasse largement toutes les représentations rocambolesques des écrits de Lewis Carroll« , a clamé avec véhémence un diplomate russe vendredi.

Dans cette réalité défigurée, ceux qui se font les défenseurs de la démocratie et de la suprématie du droit semblent nous pousser vers l’enfreinte de ces principes et commencent à exiger des privilèges », a-t-il ajouté, estimant que les Etats-Unis doivent régler la totalité de leur dette à l’Unesco avant d’être autorisés à la réintégrer, alors que Washington préconise de le faire par tranches. « La façon dont les Etats-Unis ont sollicité ce retour n’est pas admissible« , et ressemble à « un manquement à l’esprit de la Constitution » de cette organisation, s’est indigné un diplomate iranien dans la foulée.

Une ardoise de 619 millions de dollars

Washington avait fait le choix de déserter l’Unesco en octobre 2017, reprochant à l’organisation ses « bias antisionistes constants« . En conséquence de cette décision, qui était effective depuis décembre 2018, l’Israël avait aussi quitté l’Unesco. Depuis 2011, et suite à l’accueil de la Palestine au sein de l’Unesco, les Etats-Unis, sous l’égide de Barack Obama, avaient cessé d’alimenter financièrement l’organisme onusien, un coup dur pour cette dernière, étant donné que les contributions américaines équivalaient alors à 22% de son budget. Cependant, au début de juin, Washington a proposé, dans une lettre à Audrey Azoulay, « un plan » en vue de leur réadmission dans l’organisation onusienne chargée de l’éducation, de la culture et de la science.

Considérant qu’à l’heure actuelle la dette des USA envers l’Unesco, accumulée entre 2011 et 2018, s’élève à 619 millions de dollars, soit plus que le budget annuel de l’Unesco, qui s’élève à 534 millions de dollars, les USA ont fait savoir qu’ils sollicitaient du Congrès américain le versement de 150 millions de dollars pour l’exercice financier 2024, une somme identique devant être déboursée les années suivantes « jusqu’à épongement » des dettes envers l’Unesco.