Relaxe pour deux individus, suspectés de fabriquer 700 faux billets Ligue des champions

Le juge de Bobigny a décidé qu’il n’était pas démontré que les individus accusés ont véritablement créé et distribué des centaines de fausses coupures, tel que l’accusation l’affirmait.

La nuit a été marquée par le chaos. Le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a prononcé un acquittement, vendredi 26 mai, pour deux individus accusés d’escroquerie en fabriquant et vendant 700 faux billets pour la finale de la Ligue des champions le 28 mai 2022 au Stade de France.

Un homme et une femme étaient poursuivis pour avoir créé et écoulé à 60 euros l’unité 720 faux tickets pour le match Liverpool-Real Madrid, selon le procureur de Bobigny. Leur procès a eu lieu mi-avril. Dans sa décision, le tribunal a estimé qu’il n’était pas prouvé que les accusés avaient effectivement produit et distribué des centaines de faux billets, comme l’accusation le prétendait. L’homme a été acquitté et la femme condamnée pour faux – une qualification moins sévère que l’escroquerie – pour un seul billet grossièrement falsifié découvert dans la poubelle de son entreprise. Elle a écopé de 120 jours d’amende à 30 euros.

L’UEFA et la préfecture de police de Paris n’ont pas été reconnues comme partie civile dans l’affaire. À partir de faux billets utilisés le soir du match, les enquêteurs ont retracé une imprimerie située dans les Hauts-de-Seine, qui a servi de manière significative pour fabriquer les billets contrefaits, a déclaré à l’AFP le procureur de Seine-Saint-Denis, Eric Mathais. Les investigations ont mis en cause une employée de l’entreprise et un homme qui lui fournissait les éléments nécessaires pour créer des billets falsifiés. D’après le verdict du tribunal, le tandem avait déjà fabriqué de fausses entrées pour de grands événements.

Environ 8 000 « incidents » de lecture de billets

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait initialement accusé les « supporters anglais » d’être à l’origine des troubles autour du Stade de France. Il avait indiqué que « 30 000 à 40 000 » fans s’étaient présentés avec des billets contrefaits ou sans ticket.

L’enquête menée sous la direction du parquet de Bobigny a révélé un phénomène aux proportions beaucoup plus modestes. Sur les 79 000 places, le système informatique a enregistré 8 000 « incidents » de lecture de billets aux tourniquets lors de la soirée, dont environ 2 500 billets déjà lus et potentiellement dupliqués et 2 500 billets inconnus, selon Eric Mathais.

Depuis l’échec de cet événement, les rapports successifs sur cette finale ont rejeté la thèse d’une fraude massive de faux billets, pointant plutôt une série de défaillances organisationnelles et policières.