Recours abusif aux consultants dans le Pass culture : critique de la Cour des comptes.

Les premiers résultats obtenus par l’institution ont été accueillis avec encouragement. Cependant, les magistrats ont mis en lumière la manière dont le projet a été piloté, en utilisant une pyramide d’entreprises sous-traitantes. Celle-ci a été particulièrement ciblée par les critiques. En effet, cette méthode soulève des interrogations quant à la transparence et la gestion des fonds alloués au projet. De nombreux experts du domaine ont déjà souligné les risques que cela comporte en termes de délais et de qualité de travail. La question de savoir s’il est préférable de recourir à une multitude d’entreprises pour un même projet ou concentrer les tâches sur une seule et même entreprise, habilitée à mener à bien l’ensemble du projet, continue donc de susciter le débat.

La Cour des comptes épingle le gouvernement pour son recours à des consultants extérieurs

Dans un rapport intitulé « le pass Culture : création et mise en œuvre », publié mardi 18 juillet, la Cour des comptes met en lumière plusieurs zones d’ombre et des « dérives » dans la mise en place du Pass culture destiné aux jeunes.

Des consultants extérieurs utilisés dans des conditions discutables

Les magistrats ont examiné les années de préparation, en amont de la mise en service du Pass, imaginé dès 2017. Ils mettent en cause la façon dont a été piloté le projet : « de manière excessivement informelle » par le biais d’une « start-up d’Etat ». Cette start-up a elle-même fait appel à une myriade de prestataires privés et des sous-traitants. Cette situation est problématique, car la Cour des comptes déplore n’avoir pu « qu’avec difficulté » retracer « la liste et les fonctions précises » des consultants engagés.

Plus de 2,5 millions de bénéficiaires

Cependant, la Cour des comptes note des statistiques encourageantes sur l’utilisation du Pass culture. Ce dispositif a été étendu à tous les jeunes de 15 à 20 ans, et il a permis de lever la barrière financière à l’accès aux biens culturels pour un grand nombre de jeunes. Les statistiques indiquent qu’environ 2,6 millions de jeunes en ont bénéficié, pour un total de 332 millions d’euros de dépenses pour l’Etat. Malgré cette réussite, les dérives de la mise en œuvre du projet sont inquiétantes, et le gouvernement devra apporter des clarifications sur l’utilisation des consultants et les résultats de cette opération.

Des attentes satisfaites malgré des critiques émises par la Cour des comptes

Les critiques formulées par la Cour des comptes sont légitimes et appellent à une meilleure gouvernance des projets initiés par l’Etat. Néanmoins, il est important de souligner que le Pass culture a répondu à certaines attentes en levant les barrières financières à l’accès aux biens culturels pour les jeunes. Cette opération a permis de faire connaître et de démocratiser l’accès à la culture pour les jeunes, qui pourront ainsi découvrir l’art, la littérature et la musique.

En conclusion, le gouvernement doit apporter des clarifications sur son recours aux consultants extérieurs, sans quoi les dérives pourraient être encore plus nombreuses.