Suite à deux jours de controverse, le ministère de l’Intérieur admet qu’une estimation du pourcentage d’absences a pu être sollicitée dans quelques académies lors de la célébration musulmane fin avril.
« Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer ne pratique bien évidemment aucun fichage des élèves en fonction de leur confession« , affirme ce dimanche le ministère de l’Intérieur dans un communiqué du secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté, Sonia Backès. Cela fait suite à la controverse sur le recensement, par des policiers à Toulouse, d’élèves absents le jour de l’Aïd.
Des policiers ont demandé aux directeurs d’écoles de Toulouse de leur communiquer le nombre d’élèves absents le jour de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du ramadan, provoquant l’indignation de la communauté éducative. La demande a été faite par mail, sans l’accord du rectorat de Toulouse.
« Une évaluation du taux d’absentéisme »
« Aucune donnée nominative n’a été ni demandée ni recensée à aucun moment« , poursuit le secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté dans son communiqué, confirmant toutefois que « le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, notamment au sein de la sphère scolaire« . « C’est dans ce cadre qu’une évaluation du taux d’absentéisme constaté à l’occasion de la fête de l’Aid-el-Fitr, le 21 avril dernier, a pu être demandée, dans certaines académies, aux chefs d’établissement« , conclut-il.
Le rectorat de Toulouse a également pris la parole ces derniers jours et a indiqué que l’initiative a été prise sans son aval. « En aucun cas nous ne menons des enquêtes de la sorte« , a déclaré Mostafa Fourar, recteur de l’académie de Toulouse, ajoutant que « L’Éducation Nationale n’y est absolument pas associée« .
Une demande « particulièrement choquante »
Pour SOS Racisme, la demande des policiers est « particulièrement choquante« : « Pour quelles autres fêtes religieuses le ministère de l’Intérieur demande une évaluation du taux d’absentéisme ?« , s’interroge l’association.
Le syndicat Sud Education dénonce de son côté des « dérives islamophobes » dans l’administration. Enfin, l’Union des Mosquées de France demande une « enquête en bonne et due forme ».