Depuis une semaine, le tribunal de Valence accueille le procès de Gabriel Fortin, qui porte le surnom de « tueur de DRH ». Le lundi 19 juin, l’unique personne qui a survécu a livré son témoignage devant la cour.
Bertrand Meichel est épuisé le lundi 19 juin, après une longue audition qu’il attendait depuis des années. En 2006, il a licencié Gabriel Fortin, accusé d’être l’auteur de trois meurtres et d’une tentative de meurtre. Il revient sur cette soirée, quinze ans après le licenciement. « Je vois un livreur de pizza à ma porte avec une boîte. Il me demande si je suis Bertrand Meichel. Le coup part à travers la boîte », raconte-t-il. Une bagarre s’ensuit et l’agresseur, déguisé, prend la fuite.
Un accusé « ingérable » et « incapable de travail en équipe »
Bertrand Meichel était la deuxième cible du tueur présumé. Lors de son témoignage, il décrit également un accusé intelligent, à qui il a dû longuement expliquer ses lacunes professionnelles. « Ingérable, avec un caractère fort, incapable de travailler en équipe… C’est ce que tout le monde disait de M. Fortin », ajoute-t-il. « On n’a toujours aucun début d’explication sur le fait de tuer trois femmes en se faisant justice soi-même », se désole-t-il.
Les avocats de Gabriel Fortin, quant à eux, suggèrent une certaine brutalité dans la procédure de licenciement. Dans le box, l’accusé se montre attentif, mais demeure impassible.