En 2013, Bryan Dancona, alors âgé de moins de 17 ans, parvient à se rendre en Syrie de manière illégale et secrète.
Dix années après avoir quitté la France, un homme soupçonné d’être un djihadiste s’est rendu au consulat d’Istanbul, en Turquie, accompagné de sa fille, dans la première semaine de mai. Cette information, révélée par le Centre d’analyse du terrorisme (CAT), a été confirmée par plusieurs sources à France Télévisions. Bryan Dancona, qui aurait rejoint l’un des premiers théâtres de guerre en Syrie, est également l’un des plus jeunes djihadistes.
Alors qu’il s’apprêtait à célébrer ses 17 ans, Dancona a quitté sa mère le 27 décembre 2013 et a pris un avion pour Istanbul, ne transportant que sa carte nationale d’identité. De là, il est entré illégalement en Syrie. Dans sa ville natale de Nice, il ne cachait pas son intention de rejoindre des groupes armés djihadistes. Son mentor religieux, Omar Diaby, également originaire de Nice, aurait été une influence majeure à cet égard. Diaby dirige un groupe affilié à Al-Qaïda, actif dans le nord-ouest syrien.
Pendant ses dix années de guerre, Dancona n’a jamais totalement échappé à la surveillance des services de renseignement. Il a été très actif dans le recrutement de jeunes Français pour la cause djihadiste. Sur le terrain, il aurait épousé religieusement une compatriote en 2019 et le couple a eu une fille avant de se séparer. Selon une source proche de l’enquête, Dancona aurait quitté en 2021 ou 2022 le camp près d’Idlib où il vivait.
En présentant sa fille au consulat français à Istanbul début mai, le jeune homme de 26 ans a exprimé son souhait de retourner en France avec elle. Les autorités turques pourraient l’expulser prochainement. À son retour en France, il est visé par un mandat d’arrêt et pourrait être mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». L’avocate de sa mère, Samia Maktouf, sollicitée par France Télévisions, n’a pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.