Les personnes concernées subissaient un préjudice en se faisant déposséder de leur document d’identité et étaient contraintes de fournir un labeur de 18 heures quotidiennes avant de regagner leur lieu de repos, sans jamais obtenir l’autorisation de quitter les lieux.
Les autorités philippines ont libéré plus de 1000 personnes qui étaient détenues et forcées de commettre des escroqueries en ligne, selon une annonce faite le 6 mai. La police a mené une opération contre le trafic d’êtres humains à Mabalacat, à 90 km au nord de Manille, le 4 mai, a déclaré Michelle Sabino, porte-parole du groupe de lutte contre la cybercriminalité de la police nationale philippine.
Les 1090 personnes détenues étaient principalement des Chinois, des Vietnamiens et des Indonésiens attirés aux Philippines par des promesses trompeuses, selon la police. Il y avait également des Philippins, des Malaisiens, des Thaïlandais, des Taïwanais, des Hongkongais, des Birmans et des Népalais parmi les victimes.
Douze suspects arrêtés
Les victimes se voyaient confisquer leur passeport et étaient obligées de travailler 18 heures par jour, après quoi elles étaient enfermées dans des dortoirs sans jamais être autorisées à en sortir. « Elles étaient comme des prisonniers sans cellules. Elles n’avaient même pas le droit de parler à leurs compagnons de dortoir », a expliqué Michelle Sabino à l’AFP.
Les travailleurs étaient formés pour encourager des personnes en Europe, aux États-Unis et au Canada à acheter des cryptomonnaies ou à transférer de l’argent après avoir établi de fausses relations amoureuses avec les victimes. « Ils parlaient de construire un avenir ensemble : ‘Achetons une maison, une voiture, investissons ensemble, lançons une affaire…' », a précisé Michelle Sabino. Selon elle, 12 personnes soupçonnées d’être à la tête de ce réseau ont été arrêtées, dont sept Chinois, quatre Indonésiens et un Malaisien.
En avril, la sénatrice philippine Risa Hontiveros avait dénoncé la présence aux Philippines de « centres d’appel frauduleux » employant des étrangers victimes de trafic d’êtres humains. Un officiel des services d’immigration a exhorté à être particulièrement vigilant lors des événements internationaux, qui sont l’occasion pour les trafiquants d’êtres humains de trouver des victimes.