Pénurie enseignants: SNUipp-FSU déplore l’absence de choc d’attractivité, 1000 postes vacants annoncés pour 2023, liés aux salaires faibles et conditions dégradées.

Le représentant syndical annonce environ mille emplois disponibles pour la période de septembre 2023. D’après la déclaration de sa représentante, Guislaine David, cette tendance est due aux bas salaires et à la détérioration des conditions de travail.

Guislaine David, porte-parole du syndicat enseignant SNUipp-FSU, déclare sur Franceinfo dimanche 14 mai que l’attractivité promise par le ministre de l’Éducation nationale ne sera pas présente à la rentrée. Selon le syndicat, 8 000 postes d’enseignants seront à pourvoir en septembre prochain et 1 000 d’entre eux resteront vacants. La cause de ce manque serait le faible nombre de candidats au concours de professeurs qui accèdent aux épreuves orales.

Dans l’académie de Versailles, par exemple, seulement 833 candidats passeront les épreuves orales alors que 1 285 postes sont à pourvoir. Dans l’académie de Créteil, à peine 740 postulants sont admissibles pour près de 1 120 postes. Guislaine David souligne que si les académies historiquement en déficit, comme Créteil, Versailles et la Guyane, sont les premières touchées, d’autres académies sont également concernées. Ce faible nombre de candidats aux oraux ne permettra donc pas « de constituer la liste complémentaire, qui permet à la rentrée, quand on manque d’enseignants, d’aller les chercher », prévient-elle.

Un salaire porté à 2 000 euros net pour les débutants

Le syndicat SNUipp-FSU dénonce les bas salaires et les conditions de travail qui se dégradent, avec des non-remplacements, des classes surchargées et des académies qui réduisent les droits du personnel, notamment l’accès au temps partiel, bien que 84% des postes soient occupés par des femmes. Pour y remédier, le ministre de l’Éducation avait promis « un choc d’attractivité », dont une augmentation des salaires des enseignants débutants pour atteindre 2 000 euros net par mois. Toutefois, pour Guislaine David, ces mesures sont insuffisantes, tardives et non respectées : « Le président Macron avait promis 10% pour tout le monde : pour les débuts de carrière, mais aussi pour les milieux et fins de carrière. On voit là que le compte n’y est pas. Ce choc d’attractivité n’aura pas lieu par les primes qui seront données à la rentrée ».

Des contractuels « pas suffisamment formés »

Pour faire face à la pénurie d’enseignants, l’Éducation nationale va devoir, comme à la rentrée 2022, recourir à de nouveaux contractuels, regrette le syndicat enseignant. L’académie de Créteil, par exemple, a déjà annoncé le recrutement de 500 personnes dès le mois de juin. Les syndicats critiquent cette mesure en raison du manque de formation de ces contractuels. En septembre dernier, plus de 3 000 personnes avaient été embauchées et formées en seulement quatre jours à la fin de l’été. « On sait que ces contractuels ne sont pas suffisamment formés, et tous ne sont pas capables d’affronter la réalité du métier », avance Guislaine David. Pour preuve, elle met en avant les chiffres du Val-de-Marne, dépendant de l’académie de Versailles, où près de 50 de ces contractuels ont démissionné en 2023 et une vingtaine de stagiaires a abandonné.