Les syndicats tels que la CGT, Force ouvrière, SUD et l’Unsa ont présenté des avertissements conjoints dans le but d’appeler l’attention sur les conditions désastreuses qui prévalent actuellement dans les établissements hospitaliers. Ils sont préoccupés par les problèmes potentiels qui pourraient survenir à l’approche de la période des congés.
La lutte pour les retraites touche à sa fin et la bataille pour l’hôpital reprend déjà. Mardi 20 juin, quatre des cinq principaux syndicats hospitaliers appellent à une « journée d’action nationale ». Contrairement à leurs précédentes manifestations qui avaient lieu séparément il y a quelques mois, les fédérations santé de la CGT, de Force ouvrière, de SUD et de l’UNSA ont cette fois décidé de déposer des préavis de grève communs. Les revendications restent inchangées : augmentation des salaires et des pensions, amélioration des conditions de travail, reconnaissance des pénibilités, arrêt des fermetures de lits et des restructurations.
Les acteurs du secteur de la santé craignent que la situation se détériore pendant les mois d’été. « On est très très inquiets à la veille de l’été, où la population augmente en Gironde, et à l’approche de grands événements comme la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques », explique Gilbert Mouden, infirmier-anesthésiste à Bordeaux. De plus, la « situation est plus inquiétante que l’année dernière » pour ce soignant, également représentant du personnel au CHU.
600 km de là, le professeur Frédéric Adnet, chef des urgences de l’hôpital Avicenne (Bobigny), craint également le pire. Le personnel hospitalier « va forcément partir en congés » pendant cette période, explique-t-il. En raison de la crise des vocations que connaît le secteur, il sera difficile de les remplacer. Il s’attend donc à de nouvelles fermetures de lits pendant les vacances, « plus importantes que l’année de référence, en 2019, avant le Covid-19 ».
La crise des vocations et la perte de sens pèsent sur le secteur. Il devient de plus en plus difficile de boucler les plannings sans fermer de lits, comme le confirment Jérôme Goeminne, directeur du groupement Cœur Grand Est, et Julien Bilhaut, directeur du GHT du Grand Cognac. L’intersyndicale appelle à « une grève nationale pour une santé de haut niveau » et dénonce la situation catastrophique des hôpitaux. Les syndicats entendent également protester contre le « déni de dialogue social » de l’exécutif.
Une autre grève est prévue le 4 juillet. Trois syndicats de praticiens hospitaliers ont déjà appelé à « une journée de grève et d’actions ». Ils affirment que la situation « n’a jamais été aussi grave » pour leur profession, « devenue un véritable repoussoir » pour les jeunes médecins qui ne souhaitent plus travailler à l’hôpital et pour ceux qui démissionnent de plus en plus. Les syndicats exigent également la reprise immédiate des négociations avec le ministère de la Santé, afin de discuter de l’augmentation générale des salaires, de la revalorisation des primes de garde et astreinte, et de la pénibilité de l’exercice médical hospitalier.