Paul-Henri Nargeolet, Français disparu durant expédition épave Titanic, qui est-il?

Responsable du projet d’études sous-marines du naufrage du Titanic, il a été le pionnier en récupérant 800 artefacts du navire. Faisant partie de l’équipe d’explorateurs à bord du sous-marin qui s’est évaporé dimanche, l’information est confirmée par la Cité de la Mer de Cherbourg à franceinfo ce mardi.

« À l’intérieur du sous-marin, lorsque nous avons découvert pour la première fois l’épave du Titanic, il y a eu un silence total pendant près de dix minutes », a confié Paul-Henri Nargeolet à Franceinfo en avril 2022. Cet homme français de 77 ans a été le premier, en 1993, à remonter 800 objets du bateau qui a coulé après avoir heurté un iceberg à 600 kilomètres des côtes canadiennes de Terre Neuve. Trente ans après, le 18 juin, il a embarqué à bord d’un mini sous-marin pour observer les vestiges du Titanic.

Cependant, aucune communication n’a pu être établie avec le sous-marin de moins de sept mètres de long, baptisé « Titan », 1h45 après le début de sa descente. La compagnie OceanGate Expedition, qui organise des explorations autour du Titanic, indique sur son site web que le submersible dispose d’une autonomie en survivabilité de 96 heures. Les passagers de cette aventure unique, un pilote et quatre autres personnes dont Paul-Henri Nargeolet et le milliardaire britannique Hamish Harding, ont déboursé 250 000 dollars pour voir l’épave mythique.

Fasciné par les épaves « depuis tout petit »

Paul-Henri Nargeolet est à la tête du programme de recherches sous-marines sur les ruines du Titanic. En avril 2022, il a publié un livre intitulé Dans les profondeurs du Titanic, aux éditions HarperCollins. « Je relate que j’ai rencontré deux survivantes le même jour, l’une le matin, qui m’a dit : ‘Je n’aime pas ce que vous faites car mon père est mort sur l’épave, ça ne me plaît pas, il faut laisser tout ça tranquille’. L’après-midi du même jour, j’ai rencontré une autre survivante qui m’a dit : ‘Moi, j’aime bien ce que vous faites et d’ailleurs, ma maman a oublié son collier de perles sur la table de nuit, est-ce que vous pouvez aller le chercher ?’ Ce sont deux façons de voir les choses, elles sont différentes. »

En ramenant à la surface, en 1993, des objets ayant appartenu aux victimes, Paul-Henri Nargeolet souhaitait que « les générations futures aient quelque chose qui vienne du Titanic. »

« Grâce à ces objets, on retrouve l’histoire de gens dont on n’aurait jamais parlé. Parce que, qu’est-ce qui a été mis en avant très souvent ? Ce sont les célébrités de l’époque qui étaient les millionnaires ou milliardaires de l’époque. Mais les histoires des descendants qui voulaient avoir une vie meilleure aux États-Unis ont été oubliées. »

Paul-Henri Nargeolet, expert du Titanic, s’adressant à Franceinfo

Paul-Henri Nargeolet a passé 22 ans dans la Marine nationale en tant qu’officier spécialisé dans la déminage, la plongée et les interventions en eaux profondes. « J’ai toujours été fasciné par les épaves depuis tout petit », a-t-il confié à Franceinfo en avril 2022. Lors de sa première plongée sur l’épave du Titanic, « les contrats n’étaient pas encore signés. On n’aurait même pas dû la faire, mais on était sur place. Je me suis dit : si jamais, ils ne signent pas, on est là, il faut au moins qu’on fasse une plongée. Et alors on a fait la plongée et le soir, on a reçu un télex de la direction de l’Ifremer, disant : ‘Le contrat est signé, vous pouvez plonger’. Par la suite, lui et son équipe ont obtenu un contrat pour 12 plongées. « On en a fait 32 ! »