Partage de la valeur en entreprise: existant et nouveautés en participation, intéressement

L’engagement, l’implication, la récompense en matière de répartition des bénéfices : ce n’est pas toujours aisé à comprendre, d’autant plus qu’il y aura prochainement des changements dans la manière dont la valeur est partagée au sein des sociétés.

Le partage de la valeur en entreprise est un processus complexe et multi-étapes, comme l’explique Philippe Duport.

Franceinfo : La première étape, datant du général de Gaulle, concerne la participation, n’est-ce pas ?

Philippe Duport : Effectivement, la participation est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 employés. Elle permet aux salariés d’obtenir une part des bénéfices de l’entreprise. Le deuxième étage est l’intéressement, qui est optionnel et offre une plus grande flexibilité que la participation.

Le versement de l’intéressement peut être basé sur des critères tels que la qualité, les relations clients ou la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE). Une entreprise peut verser jusqu’à environ 30 000 euros par employé, mais en réalité, selon Benjamin Pedrini du cabinet Epsor, cela avoisine plutôt les 2 000 euros.

Les salariés sont-ils encouragés à investir ces sommes ?

Oui, les salariés sont incités à constituer une épargne salariale, soit sur un plan d’épargne à moyen terme (PEE), soit pour préparer leur retraite sur un plan d’épargne retraite (PER). Il est dans l’intérêt des salariés de le faire, car ils ne paieront pas d’impôts sur le revenu sur ces placements. De plus, l’employeur peut décider de compléter ces versements. Par exemple, si le salarié verse 100 euros sur son plan d’épargne, l’employeur peut ajouter 300 euros.

Il existe également une prime de partage de la valeur ?

Oui, l’ancienne « prime Macron » est facultative et peut atteindre jusqu’à 6 000 euros. Dans le projet de loi récemment présenté, cette prime peut être placée dans un plan d’épargne et peut être exonérée d’impôt sur le revenu. En moyenne, les entreprises ont versé plutôt 700 euros à leurs employés.

Qu’est-ce qui va changer avec la future loi sur le partage de la valeur ?

La principale modification est que toutes les entreprises d’au moins 11 employés devront – de manière obligatoire – proposer au moins un dispositif de partage de la valeur. Une condition néanmoins : elles doivent avoir réalisé des bénéfices d’au moins 1% de leur chiffre d’affaires sur les trois dernières années. De ce fait, plusieurs millions de salariés supplémentaires bénéficieront d’au moins un dispositif de partage de la valeur.