Sélectionné en mars pour diriger Ostelsheim, située près de Stuttgart, Ryyan Alshebl est officiellement devenu maire lundi, huit années après son départ de la Syrie. Agé de 29 ans, il envisage de mettre en place une garderie pour les enfants dans cette municipalité de 2700 résidents.
Huit ans se sont écoulés, mais les souvenirs de son voyage sur la route des Balkans restent très vivants dans l’esprit de Ryyan Alshebl. Ce réfugié syrien a pris ses fonctions le lundi 19 juin, il est devenu maire en mars d’Ostelsheim, une ville située dans le sud-ouest du pays, une première en Allemagne.
« On était 49 personnes sur le bateau pneumatique », se souvient le jeune homme de 29 ans, qui a traversé la Méditerranée, après douze jours d’exode en 2015. Fuyant alors pour échapper au service militaire, comme des millions d’autres compatriotes. « Il n’y avait aucune lumière, il faisait froid. L’environnement a changé en quelques heures, avec bien sûr, la peur qui accompagne ce type de voyage. » Le voyage de Ryyan Alshebl prend fin dans le sud de l’Allemagne, où il est hébergé dans un centre d’accueil.
55 % des voix au premier tour
La commune de 2 700 habitants, près de Stuttgart, lui offre un stage d’employé administratif et le jeune réfugié apprend l’allemand. « Quand on est à la campagne, on n’a pas vraiment d’autre choix que de parler allemand », explique Ryyan Alshebl. « Mais j’avais envie d’apprendre l’allemand. Je trouve que c’est une belle langue. » Au fil des années, il découvre les problématiques locales. Passionné de lecture, de randonnées, mais surtout de politique, il se lance dans la campagne municipale.
« Pour les électeurs, ce n’est pas l’origine qui a compté, mais les compétences. C’est un signe d’ouverture au monde. »
à franceinfo
« Comme dans beaucoup de communes d’Allemagne, il y a un grave problème de garde d’enfant, il n’y a pas d’épicerie, c’est à partir de cela que j’ai bâti mon programme », indique le jeune maire qui a fait du porte-à-porte et multiplié les réunions dans les entreprises, les associations et le club de tricot. 55 % des électeurs lui ont fait confiance dès le premier tour.
Maintenant, le maire veut réaliser ses promesses de campagne : développer le haut débit, installer une crèche et, pourquoi pas, accueillir des réfugiés dans sa ville.