L’opéra de Marseille et le théâtre de l’Odéon subissent les critiques ravageuses de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui pointe du doigt l’absence totale de projet stratégique et la frénésie de dépenses de fonctionnement. Les recettes, quant à elles, sont qualifiées de « faibles », donnant un déséquilibre financier aux comptes des deux institutions. Cette gestion municipale a donc soulevé de vives controverses sur la gestion des deniers publics au cœur des représentations culturelles de la région, suscitant de nombreuses interrogations quant aux choix financiers effectués et à leur pertinence. Les résultats de cette enquête ont donc pour but de sensibiliser la population sur l’importance de la transparence et de la rigueur budgétaire dans la gestion de ce patrimoine commun.
Un rapport critique la gestion de l’opéra municipal et du théâtre de l’Odéon à Marseille
La ville de Marseille est au centre d’une nouvelle fronde. Cette fois, c’est la gestion de l’opéra municipal et du théâtre de l’Odéon qui est mise en cause. Un rapport rendu public par la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur lui reproche de ne pas avoir de projet stratégique pour ces deux équipements culturels.
Aucune activité détaillée n’est retracée pour ces deux structures qui sont pourtant gérées en régie municipale directe depuis 2013. Le rapport souligne que ni l’orchestre, ni l’opéra ne disposent d’un label national, ce qui les prive de ressources en provenance de l’Etat.
Des dépenses de fonctionnement importantes et une politique de gratuité opaque
Le rapport de la Chambre régionale des comptes pointe du doigt l’absence de comptabilité analytique pour la commune qui ne connaît pas le coût complet de ce service. Pourtant, celui-ci emploie plus de 350 agents avec des dépenses de fonctionnement de plus de 20 millions d’euros par an.
En revanche, les recettes sont faibles en raison d’une politique opaque de gratuité et des tarifs qui ne peuvent être augmentés, notamment en raison des conditions de confort qui devraient être améliorées. Les bâtiments, les entrepôts et les ateliers sont dans un état avancé de dégradation.
Un recours croissant aux intermittents
En matière de ressources humaines, le rapport fustige l’absentéisme des fonctionnaires et le recours croissant aux intermittents pour pallier cette absence, tandis que les musiciens cumulent plusieurs emplois à temps complet. Malgré cela, ils n’effectuent en moyenne que la moitié ou les deux tiers du nombre de services (répétitions et représentations) prévu par le règlement de travail de l’orchestre.
Il est important de souligner que les institutions culturelles marseillaises sont régulièrement pointées du doigt. Dans un rapport précédent de décembre 2021, la Chambre régionale des comptes avait déjà épinglé la gestion de la ville de ses musées municipaux. Cette nouvelle polémique vient s’ajouter à celle autour de la reprise de la gestion par la ville de Marseille du château de la Buzine, le supposé « Château de ma mère » de Marcel Pagnol.
En somme, il est urgent pour les autorités de Marseille de repenser leur gestion des équipements culturels et d’en élaborer un projet stratégique pour sortir de l’impasse financière et structurelle dans laquelle ils se trouvent.