Au moment où un sommet se déroule à Paris, la chargée de plaidoyer de l’organisation non gouvernementale CARE critique sur Franceinfo « une attitude contradictoire » des nations du G20 qui y prennent part tout en fournissant « 500 milliards de dollars de soutien financier aux secteurs des énergies fossiles » chaque année.
Fanny Petitbon, responsable du plaidoyer pour l’ONG CARE, a déclaré le jeudi 22 juin sur Franceinfo que l’on assiste à un « bal de pompiers pyromanes » alors qu’un sommet se tient à Paris pour un nouveau pacte financier mondial. Elle a souligné la contradiction entre les pays déclarant vouloir protéger le climat et le fait qu’ils soutiennent les industries fossiles à hauteur de 500 milliards de dollars chaque année. Pour Petitbon, il est essentiel de taxer les super-pollueurs, notamment l’industrie des énergies fossiles, pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays du Sud.
Petitbon espère que ce sommet permettra de rétablir la confiance entre les pays du Nord et du Sud, notamment en tenant les promesses de financement climatique pour les pays en développement. Elle déplore cependant que ces financements soient en grande partie des prêts plutôt que des dons, ce qui entraîne un endettement supplémentaire pour les pays concernés.
Selon Petitbon, 2 000 milliards de dollars par an seront nécessaires pour répondre aux besoins des pays du Sud en matière de lutte contre le changement climatique. Elle appelle à un signal politique montrant que les pays sont prêts à contribuer et à taxer les industries polluantes qui continuent d’agir en toute impunité. Pour cela, elle attend une déclaration politique sur la création d’une coalition de pays prêts à taxer les énergies fossiles.
Petitbon souligne également l’importance de taxer le transport maritime, qui contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre mais n’est pas inclus dans l’accord de Paris sur le climat. Elle espère que les revenus de cette taxe pourront être utilisés pour financer la lutte contre le changement climatique et le développement.
Enfin, Petitbon réagit aux propos d’Emmanuel Macron, qui a déclaré que les pays ne devraient pas avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la protection de la planète et qu’un « choc de financement public » est nécessaire. Pour elle, il est temps de passer de la parole aux actes et de fournir des financements concrets pour aider les pays du Sud à sortir du cercle vicieux de la pauvreté et à lutter contre le changement climatique.