Vous imaginez savourer une pizza chaque soir ? Outre les effets sur votre silhouette, cela nuirait à la qualité de vos nuits. La nourriture peu saine et les troubles du sommeil sont souvent liés.
Géraldine Zamansky, journaliste pour Le Magazine de la santé sur France 5, nous parle aujourd’hui de l’expérience de 15 volontaires suédois qui ont mal dormi après avoir consommé des aliments gras et sucrés pendant une semaine.
Franceinfo : La malbouffe et le sommeil ne semblent pas faire bon ménage…
Géraldine Zamansky: C’est tout à fait vrai. Les participants ont mangé des plats préparés à base de pâtes et de boulettes de viande tous les midis, ainsi qu’une pizza industrielle et une barre chocolatée chaque soir. Ce menu peut sembler idéal pour certains enfants et adolescents, voire même pour des adultes. Cependant, ces sept jours de repas riches en graisses et en sucres ont affecté la qualité du sommeil des 15 participants, qui est devenu moins réparateur.
Cette observation a été rendue possible grâce à la comparaison effectuée avec les mêmes volontaires, qui ont passé une autre semaine à manger des légumes avec leurs pâtes, et du saumon le soir. Le nombre total de calories consommées était le même pour les deux semaines. À chaque fois, après ces sept jours, les volontaires ont dormi dans un laboratoire, la tête recouverte de capteurs pour suivre l’activité électrique de leur cerveau.
Est-ce ainsi que les chercheurs ont pu observer la dégradation du sommeil après la semaine de mauvaise alimentation ?
Le Dr Jonathan Cedernaes, responsable de cette étude menée à l’Université d’Uppsala en Suède, a expliqué que les effets observés étaient assez subtils. Ils n’ont pas impacté la quantité de sommeil, mais plutôt sa qualité, notamment les phases dites « profondes ».
Sur le plan électrique, cela se manifeste par des ondes particulièrement lentes. Après une semaine de malbouffe, il y en avait beaucoup moins. Or, cette phase de ralentissement est essentielle pour permettre au cerveau de mettre à jour sa mémoire, de se nettoyer, mais aussi pour que le cœur se repose et que la tension artérielle baisse, entre autres.
Donc, consommer trop de gras et trop de sucre nuit au fonctionnement de notre cerveau ?
C’est une excellente conclusion. Une stimulation excessive peut être toxique pour nos neurones, surtout sur le long terme. Le Dr Cedernaes souligne également un risque de cercle vicieux : lorsque le cerveau manque de sommeil, celui-ci réclame davantage ce type d’aliments, qui fournissent rapidement de l’énergie, contrairement aux fibres, qui sont plus longues à digérer. Cela crée un piège infernal.
Ainsi, nous avons trouvé aujourd’hui une motivation supplémentaire pour améliorer le contenu de notre assiette en y ajoutant le plus de légumes possible.
L’étude