Liban : des réfugiés syriens vendent leurs organes pour survivre

Près d’un million de Syriens fuyant les conflits qui ravagent leurs pays depuis 2011, sont venus se réfugier au Liban. Ne pouvant pas tout emporter dans leurs fuites, ils se retrouvent souvent dans des situations très précaires, devenant des proies faciles pour certains individus sans scrupules impliqués dans des trafics d’organes.

D’après France Info, c’est un véritable trafic qui a planté ses racines dans un des endroits les plus pauvres du Liban, Hay El Ghoarbey au sud de Beyrouth. Plus de 15 000 habitants, incluant de nombreux réfugiés syriens sont entassés dans ce bidonville dont certaines parties échappent aux autorités libanaises. Il est le théâtre quotidien de violences et des échanges les plus illégaux. Le journal rapporte ainsi le cas d’un jeune homme de 17 ans, Mahmoud qui vient du nord de la Syrie, dans la ville d’Idlib. Il a vendu son rein gauche pour 9 000 dollars afin que sa sœur puisse se faire opérer, indiquant : « Ils m’ont donné presque toute la somme. Mais ils se sont engagés à prendre en charge les antibiotiques que je dois prendre pendant une année ».

Il a été approché par Ahmad, un rabatteur qui perçoit une commission en attirant des « vendeurs » et en les amenant dans une clinique clandestine où les opérations ont lieu. Ce Libanais de 30 ans explique : « Moi mon travail est de trouver un vendeur, de le mettre en rapport avec eux et c’est tout ». Soulignant l’extrême misère dans laquelle vivent ces réfugiés, il précise qu’il vise surtout ceux qui vivent dans la rue, s’en fait des amis avant de les convaincre de vendre leur rein.

Les autorités libanaises ont réagi par le biais du ministre de la santé, Wael Bou Faour disant que : « les services de renseignement travaillent sur ce dossier car ce sont des crimes. Parfois, certains réfugiés sont victimes d’abus ». Quant au président de l’ordre des médecins, il a simplement indiqué que seules les autorités ont la compétence pour enqueter et arreter les coupables, y compris les médecins impliqués dans ce trafic.