Les êtres rudimentaires, souvent perçus comme dépourvus de toute vie intérieure, peuvent parfois nous surprendre. En effet, diverses expérimentations ont révélé que le comportement du C. elegans, un nématode réputé dans les laboratoires, face à de légers stimuli électriques, révèle toutes les caractéristiques typiques d’une émotion primordiale : la peur. Cette découverte remet en question nos préjugés sur ces organismes et nous pousse à nous interroger sur la complexité de leurs réactions face à des dangers potentiels.
Des petits vers d’un millimètre de long ressentent des émotions, selon des chercheurs
Une récente expérience menée sur C. elegans, un tout petit ver d’un millimètre de long connu pour posséder un système nerveux de 302 neurones, a démontré qu’il était capable de ressentir des émotions. Des chercheurs de l’Université de Nagoya, au Japon, ont appliqué des chocs électriques aux vers et ont observé une réaction de fuite chez ces petits organismes. Cette réaction se manifeste par une accélération de leur vitesse de déplacement et l’abandon des bouillons de bactéries sur leur chemin. Plus la tension et le temps d’application du choc augmentent, plus la réaction des vers est intense, ce qui laisse penser aux chercheurs que ces organismes ressentent de la peur.
Les caractéristiques de l’émotion observées chez les vers
Pour être reconnue comme une émotion, une réaction à un stimulus doit présenter quatre caractéristiques : elle doit durer, correspondre à un ressenti positif ou négatif, être proportionnelle à l’intensité du stimulus et provoquer des réponses qui ne lui sont pas directement liées. Ces caractéristiques sont présentes chez les vers C. elegans qui, lors de leur réaction de fuite, montrent une activité persistante de certains neurones non liée à une stimulation directe du système moteur. Cette réaction est clairement négative, proportionnelle à l’intensité du choc et affecte leur appétit habituellement vorace. Les chercheurs en concluent donc qu’il s’agit bien d’une émotion, en l’occurrence la peur.
Une découverte surprenante remettant en question les croyances précédentes
Cette découverte surprenante remet en question les croyances précédentes selon lesquelles C. elegans ne possédait pas la capacité de ressentir des émotions. Elle soulève également des questions sur l’expérimentation animale, car de telles expériences sont parfois réalisées sur ces vers. Cette étude démontre que l’émotion n’est pas uniquement présente chez les êtres dotés d’une cognition sophistiquée, mais peut également être observée chez des organismes aussi rudimentaires que ces petits vers. Cette sensibilité rappelle que l’émotion ne nécessite pas nécessairement une grande attention ou une empathie développée.
source originale : www.francetvinfo.fr
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