Label Sud de France sous feu européen : L’implosion inévitable

Suite à de multiples consultations et discussions légales, il a été décidé que la marque Sud de France, établie il y a seize ans, ne sera plus en mesure d’occuper les étagères, car les règles édictées par le ministère de l’Agriculture ne sont pas respectées. Cette annonce inattendue est un coup dur pour les nombreux cultivateurs impliqués dans cette marque ombrelle.

La fin de la marque ombrelle Sud de France

La marque ombrelle Sud de France, créée il y a 16 ans, va disparaître des rayons, car non réglementaire selon le ministère de l’Agriculture. Cette décision porte un coup dur à beaucoup de viticulteurs de la région qui ont utilisé cette marque pour plus de lisibilité à l’export des vins du Languedoc-Roussillon. Près de 100 millions de bouteilles jouissant de ce logo sont vendues chaque année en Occitanie. Mais pourquoi cette appellation n’est-elle plus autorisée ?

Une appellation trop vague

Le principal problème de cette appellation est la zone géographique trop large à laquelle elle se réfère, surtout depuis la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en 2016. La France se met ainsi en conformité avec une réglementation communautaire européenne qui interdit les mentions géographiques non définies, qui feraient de l’ombre aux labels AOP (Appellation d’Origine Protégée) et IGP (Indication Géographique protégée). De plus, l’INAO (Institut National de l’Origine et de la qualité) considère le cahier des charges de l’appellation Sud de France comme étant potentiellement trompeur, ce qui justifie la demande de ne plus l’utiliser.

Colère des viticulteurs du sud

Denis Verdier, président de la fédération IGP Sud de France, avertit que les conséquences de cette décision seraient dramatiques pour les viticulteurs : « Aller expliquer à un importateur que, depuis 15 ans, on utilise une marque ombrelle qui ne serait plus légale, c’est une histoire de fou. » Une période de transition de deux ans a été fixée pour permettre aux producteurs de se mettre en conformité. Pourtant, l’union des entreprises vinicole méridionale estime qu’une cohabitation avec les AOP et les IGP est possible. Magali Jelila, directrice de l’UEVM (l’Union des entreprises viticoles méditerranéennes), syndicat des maisons de négoce du Languedoc, assure qu’ils sont porteurs de solutions juridiques pour permettre de maintenir cet étiquetage tout en préservant les AOP et les IGP, auquel ils tiennent énormément. En outre, le ministère de l’Agriculture pourrait aussi contraindre les producteurs d’huile d’olive à se conformer à la même directive. En période de crise viticole, cette décision est difficile à accepter pour les viticulteurs, mais elle est nécessaire pour mieux appréhender la provenance et la qualité des vins et pour valoriser les appellations.

source originale : france3-regions.francetvinfo.fr