Le lundi 12 juin, Jean-Luc Moullet, qui occupe le poste de directeur général adjoint en charge de l’innovation au CNRS, était l’invité de l’émission économique de franceinfo.
Le CNRS participera au salon international des nouvelles technologies Vivatech, qui se déroulera de mercredi à samedi à Paris. Le CNRS est reconnu pour ses recherches en sciences humaines, mais beaucoup moins pour son potentiel industriel. Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l’Innovation au CNRS, était l’invité de l’éco de franceinfo, lundi 12 juin.
franceinfo : Quelle est la philosophie de l’action du CNRS en matière d’innovation ?
Jean-Luc Moullet : Un de nos objectifs est de transférer les résultats de la recherche vers le monde économique, de manière à faire profiter les entreprises, le monde économique en général, de l’ensemble des richesses qui existent dans nos laboratoires. Et pour cela, la création de start-up est une des voies privilégiées.
Comment détectez-vous les bonnes affaires ?
Nous avons la chance d’avoir des secteurs qui se créent sur des technologies très bonnes, sur des résultats de sciences qui sont impressionnants. Donc, le taux de survie des start-ups qui se créent à partir de nos résultats de recherches est lui aussi impressionnant. Il est à peu près deux fois le taux de survie d’une jeune-pousse traditionnelle. (…) Nous allons surtout accompagner le processus de création. La façon dont on va pouvoir prendre une idée au sein d’un laboratoire, amener les personnels de recherches en entrepreneurs pour créer une société qui va incarner et développer ce résultat de recherches.
La France, et l’Europe, peuvent-elles faire aussi bien que les Etats-Unis en matière d’investissement dans l’innovation ?
Aujourd’hui, tous les bons projets qui se créent trouvent, en France, de quoi se financer au départ. On a la chance d’avoir un écosystème de financement de l’innovation qui est formidable. Bpifrance est là, le plan France 2030 est là… En revanche, l’une des différences fondamentales entre ce qu’il se passe aux Etats-Unis et en France, est l’ambition. Côté américain, on va être dans les superlatifs… côté français on est généralement plus modeste.
Pourquoi les Américains ont toujours une longueur d’avance ?
Je ne suis pas certains qu’il faille nécessairement imiter les Américains. On a essayé de faire un Google à la française il y a une quinzaine ou vingtaine d’années, cela n’a pas marché. Il faut trouver un angle qui permettra d’utiliser les mêmes technologies de manière différente. J’en vois deux : la francophonie – qui d’autres que les Français sont capables de faire un robot conversationnel qui comprenne toutes les saveurs de la francophonie ? Par ailleurs, utiliser les mêmes principes pour faire de l’IA (intelligence artificielle) générative pour des environnements professionnels.