Japon: Industrie touristique résiste à la géothermie, chaleur souterraine et électricité bas-carbone

Exploiter la chaleur enfouie des régions volcaniques pour générer de l’électricité à faible émission de carbone ? Le concept est alléchant, mais entre en conflit avec les objectifs touristiques de l’archipel.

La géothermie : une énergie propre et renouvelable, disponible 24/7, sans émissions de CO2. Ce n’est pas un rêve, mais une réalité possible pour le Japon, un pays situé dans une zone volcanique. L’idée consiste à utiliser la chaleur et la vapeur souterraines pour faire fonctionner des turbines et produire de l’électricité.

L’archipel japonais, avec plus de cent volcans en activité, possède le troisième potentiel géothermique au monde, après les États-Unis et l’Indonésie. D’après une étude mentionnée dans le journal The Economist, le pays pourrait couvrir 10 % de ses besoins énergétiques d’ici 2050 grâce à la géothermie. Évidemment, la réalité est plus compliquée.

D’une part, les professionnels du secteur touristique japonais sont préoccupés par cette technologie. Les bains publics alimentés par des sources chaudes naturelles, appelés « Onsen », constituent une activité phare pour les visiteurs et une tradition ancestrale pour les locaux. Cependant, les quelque 3 000 hôtels qui tirent profit de cette ressource ne sont pas très enclins à voir des turbines s’installer à proximité de leurs établissements, dédiés à la détente et au repos.

D’autre part, 80% des zones exploitable pour la géothermie sont situées dans des parcs naturels. Il serait donc nécessaire de modifier les réglementations et d’accepter que des usines s’implantent dans ces paysages naturels de forêts et de roches.

Cela pose une question aux gouvernements : comment accélérer la transition énergétique tout en préservant l’emploi et l’environnement ? Ce dilemme ne concerne pas seulement le Japon : la France a été confrontée à une situation semblable il y a quelques mois, lors d’un projet controversé de panneaux photovoltaïques en Gironde. L’installation d’un immense champ solaire impliquait la coupe d’arbres sur des centaines d’hectares pour fournir de l’électricité à près de 700 000 foyers chaque année.

En d’autres termes, la question du futur n’est pas « pour ou contre l’écologie », mais plutôt comment choisir le « moindre mal » entre différentes options. Les énergies renouvelables représentent un avenir prometteur, mais elles suscitent également des débats complexes et récurrents partout dans le monde.