Le pays du Soleil Levant accuse un certain retard en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. En effet, en 2022, au lieu de connaître une diminution, les émissions de CO2 de ce pays ont enregistré une hausse de 2%, contrairement à la France, où celles-ci ont continué à diminuer. Face à cette situation, les entreprises japonaises n’hésitent pas à explorer diverses alternatives afin de parvenir à réduire leur impact sur l’environnement en matière d’émissions de carbone.
On peut trouver des distributeurs automatiques de boissons un peu partout au Japon, tant en ville qu’à la campagne, sur la plage ou en montagne. Le pays en compte environ quatre millions sur l’ensemble du territoire. Ces appareils sont cependant des sources importantes de pollution : ils vendent simultanément des boissons froides et chaudes, quelle que soit la météo. Pour maintenir les différentes températures, ils consomment une grande quantité d’électricité, encore majoritairement produite à partir de gaz, de charbon ou de pétrole au Japon. De ce fait, ces automates contribuent à accroître les émissions de CO2 du pays.
Forêts artificielles urbaines
Pourtant, des machines plus propres pourraient voir le jour, ou du moins moins polluantes. Asahi, l’un des principaux producteurs de boissons au Japon, qui produit notamment de la bière, a une idée simple : compenser une partie du CO2 nécessaire au fonctionnement de ses distributeurs. Pour ce faire, l’entreprise souhaite installer dès début juin dans les grandes villes du centre du Japon, y compris Tokyo, des distributeurs équipés d’un système de capture du CO2.
Du point de vue du consommateur, rien ne change. Cependant, à l’intérieur de la machine, une sorte de filtre peut absorber une partie du dioxyde de carbone présent dans l’air autour de la machine. Asahi estime qu’une machine pourrait capturer chaque année autant de CO2 qu’une vingtaine d’arbres matures, tels que les cèdres. La société souhaite créer une sorte de « forêt urbaine artificielle »… constituée de 30 machines pour commencer, sur les quelque 260 000 automates répartis dans tout le Japon.
Impact limité
Asahi veut d’abord observer si ces distributeurs font réellement une différence et si leur impact environnemental est significatif. En réalité, chaque machine ne parviendra à absorber que 20% du volume de CO2 qu’elle émet par sa seule consommation d’électricité. Le groupe doit donc faire ses calculs avant d’envisager de remplacer l’ensemble de son parc de distributeurs. Il faut également trouver des solutions viables pour réutiliser le CO2 capturé dans les filtres des machines. Des tests sont actuellement menés pour l’utiliser dans la production d’un ciment spécial ou encore dans la fabrication d’engrais.