Suite au procès d’Elaheh Mohammadi, une autre journaliste détenue depuis plusieurs mois, la comparution de Niloufar Hamedi a débuté le jour d’après.
Elles encourent la peine capitale. Le procès de Niloufar Hamedi, une journaliste iranienne arrêtée suite à sa couverture du décès en détention de Mahsa Amini, a débuté mardi 30 mai, selon le journal pour lequel elle travaille. Il a commencé un jour après celui d’Elaheh Mohammadi, une autre journaliste de 36 ans également détenue depuis plusieurs mois.
Ces deux femmes ont été emprisonnées pour avoir couvert la mort de Mahsa Amini, une jeune kurde iranienne interpellée à Téhéran par la police des mœurs survenue le 16 septembre. Les policiers ont accusé Mahsa d’avoir violé le strict code vestimentaire en vigueur, qui impose notamment le port du voile aux femmes dans la République islamique. Son décès a provoqué un large mouvement de protestation contre le régime.
Deux journalistes risquent la peine de mort
« L’audience d’aujourd’hui était consacrée à la présentation de l’acte d’accusation et aux réponses écrites et verbales » de l’accusée aux questions du juge, a déclaré mardi Parto Borhanpour, l’avocate de Niloufar Hamedi, au quotidien réformiste Shargh où travaillait la journaliste. « Il n’y a pas eu de temps pour la défense verbale », a-t-elle ajouté, précisant que les avocats avaient pu soumettre au tribunal leurs objections et demandes. Les avocats ont protesté contre « le fait que Niloufar Hamedi n’ait pas eu accès à un avocat pendant sa détention » et ont demandé que le procès se déroule « publiquement ».
Les deux femmes sont jugées séparément et à huis clos à Téhéran. Elles encourent la peine de mort après avoir été accusées, le 8 novembre, de « propagande » contre la République islamique et de conspiration contre la sécurité nationale.