Indignation hindoue face à une scène de sexe dans le film Oppenheimer de Christopher Nolan en Inde

Le moment clé mettant en scène le physicien Oppenheimer nous offre un moment de contemplation unique. Ce passage s’orioline dans la lecture d’un extrait de la Bhagavad-Gita, poème écrit en sanskrit, qui est considéré comme l’un des textes les plus sacrés de l’hindouisme. Le visage du physicien est illuminé par les mots spirituels qu’il prononce avec une ferveur unique, lui-même fasciné par les pensées de ce poème éternel. Le contraste entre la froideur des sciences physiques et l’aura mystique de la Bhagavad-Gita confère à ce passage une atmosphère introspective et singulière qui ne manque pas de nous faire contempler l’irrationalité au sein de la logique scientifique.

Oppenheimer: une scène de sexe divise en Inde

Le film Oppenheimer, un biopic sur Robert Oppenheimer, le physicien américain à l’origine de la bombe atomique, est sorti le vendredi dernier en Inde. Mais une scène de sexe, dans laquelle est cité un passage de la Bhagavad-Gita, un texte fondamental de l’hindouisme, a suscité la colère des hindous en Inde. Ces derniers ont demandé que cette scène soit coupée, car elle est considérée comme une offense envers la communauté hindouiste.

Un texte fondamental de l’hindouisme

La Bhagavad-Gita est un poème écrit en sanskrit entre le IIe et le Ve siècle avant notre ère. C’est l’un des textes fondamentaux de l’hindouisme. Dans la scène en question, l’amante de Robert Oppenheimer, jouée par Florence Pugh, ouvre une copie de la Bhagavad-Gita et demande au scientifique d’en lire un passage. Oppenheimer, incarné par l’Irlandais Cilian Murphy, lit alors ces paroles : « maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes », une phrase qui est venue à l’esprit d’Oppenheimer lors du premier test américain de l’arme nucléaire le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique.

« Une guerre contre la communauté hindoue »

La scène de sexe dans laquelle est citée la Bhagavad-Gita est considérée comme une « attaque directe contre les croyances religieuses d’un milliard d’hindous tolérants » par Uday Mahurkar, un haut responsable de la commission centrale de l’information du gouvernement. Dans une lettre adressée à Christopher Nolan, il demande que cette scène soit supprimée. D’autres organisations hindouistes ont également réclamé que la scène soit coupée, estimant que le film constitue une tentative pour « attaquer » la société hindoue.

Les militants des droits de l’homme en Inde s’inquiètent de l’intolérance religieuse croissante dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir en 2014 du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi. En effet, l’hindouisme est la religion majoritaire en Inde, aux côtés d’importantes minorités religieuses notamment musulmanes. Les réactions suscitées par Oppenheimer montrent une fois de plus que la question de la liberté artistique est très sensible en Inde.