Un “Tchernobyl” culturel Le monde de la science est en deuil, non pas cette fois-ci pour la perte d’une personnalité connue, mais pour avoir perdu dans un incendie plus d’un million de documents historiques uniques. La principale bibliothèque universitaire de Russie, à Moscou est en effet partie en fumée dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 janvier. Les pompiers ont dû intervenir pendant plus de 24 heures pour réussir à maîtriser le feu qui a ravagé quelques 2 000 m² de la bibliothèque de l’Institut d’information scientifique des sciences humaines (Inion). Vladimir Fortov, le président de l’Académie des Sciences a dénoncé un “Tchernobyl culturel” faisant référence à ce qui s’est passé dans l’Ukraine soviétique en 1986.
“On trouve ici des documents impossibles à trouver ailleurs, tous les instituts de sciences humaines utilisent cette bibliothèque. Ce qui s’est passé rappelle Tchernobyl”.
Une perte énorme pour la science
Plus de 10 millions de documents historiques dont des livres, des journaux, des mémoires, etc. sont stockés dans cette bibliothèque depuis l’année 1918. La plupart de ces documents datent d’une période allant du XVIe au XXe siècles et rédigés en plusieurs langues. Le président de l’Académie des Sciences Vladimir Fortov parle d’une grande perte pour la science.“C’est une grande perte pour la science: il s’agit de la plus vaste collection de ce type dans le monde, équivalente, probablement, à la bibliothèque du Congrès…La plus grande partie des livres rares conservés dans cette bibliothèque ont été transportés d’Allemagne après la Seconde guerre mondiale comme trophées: il s’agit de livres d’économie, de philosophie, de classiques du marxisme-léninisme”.
Une restauration s’impose
Selon toujours Vladimir Fortov, l’incendie a remporté une partie de la bibliothèque, mais les volumes d’eau importants utilisés pour éteindre le feu a également causé des dégâts sur 15% des documents. Ce qui est urgent actuellement pour les responsables, c’est de restaurer ces documents en utilisant les nouvelles technologies existantes.“Notre tâche sera de les restaurer, les technologies existent pour cela”.