Dans environ dix jours à Mayotte, on prévoit de procéder à des expulsions en grand nombre de personnes en situation irrégulière et à la démolition de bidonvilles. Cette initiative génère de multiples tensions au sein du département. Les individus originaires des Comores sont particulièrement concernés.
Surplombant Mayotte, on trouve des centaines de refuges improvisés. Le plus grand bidonville de France se trouve aux portes de Mamoudzou, où l’angoisse monte depuis que les résidents ont reçu un avis d’expulsion il y a quelques jours. Une femme se lamente : « Il semble qu’ils vont démolir toutes nos maisons, alors que nous vivons ici depuis des années. » Il est difficile de ne pas y voir une connexion avec l’opération Wuambushu, élaborée en secret par le gouvernement : une campagne d’ampleur visant à détruire les habitations illégales et expulser les Comoriens sans papiers.
300 Comoriens renvoyés chaque jour par bateau sur l’île d’Anjouan
Des bus de CRS sont déjà stationnés sur l’île. 500 gendarmes et policiers doivent être envoyés en renfort depuis la métropole. D’après un document du ministère de l’Intérieur, l’opération aura lieu du 22 avril au 17 juin. Pendant ces deux mois, 300 Comoriens seront renvoyés quotidiennement par bateau sur l’île d’Anjouan, contre 70 actuellement. Depuis ces annonces, de jeunes Comoriens arrivés illégalement à Mayotte viennent en cours terrifiés. L’un d’eux déclare : « Je ne veux pas retourner à Anjouan et y vivre dans la galère. »