Immigration : François Braun défend l’aide médicale de l’Etat face aux LR, enjeux de santé publique

De plus, le responsable de la santé a souligné que le budget de l’AME ne représentait qu' »un demi pour cent, voire un peu moins, du budget total de la Sécurité sociale ».

Au sein du gouvernement français, deux visions opposées s’affrontent concernant l’aide médicale de l’Etat (AME). D’un côté, le ministre de la Santé plaide pour le maintien de l’AME en raison des « enjeux de santé publique » qu’elle représente. De l’autre, le ministre de l’Intérieur se montre ouvert à un débat sur les modalités de ce dispositif, dans le cadre du futur projet de loi sur l’immigration. Les Républicains souhaiteraient limiter l’AME à une aide médicale d’urgence pour les étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois.

Le ministre de la Santé fait valoir que l’AME ne représente que « 0,5% du budget de la Sécurité sociale » et insiste sur l’importance des enjeux de santé publique qu’elle soulève. Il met en exergue les difficultés que poserait la réduction de l’AME à une aide médicale d’urgence, notamment en termes de gestion du temps et de prise en charge des maladies chroniques. Néanmoins, il juge « anormal » que des filières détournent l’AME pour permettre à des personnes de venir se faire soigner en France alors que des soins pourraient être assurés dans leur pays d’origine.

Concernant la future loi sur l’immigration, le ministre de la Santé évoque également la possibilité d’étendre le « passeport talent » aux professions de santé pour faire face à la pénurie de soignants. Ce dispositif, jusqu’à présent réservé aux chercheurs étrangers, pourrait bénéficier aux médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et sages-femmes. Ces derniers devraient disposer d’un « contrat avec un établissement » de santé français pour obtenir un titre de séjour de quatre ans, sous réserve de passer et réussir un « examen de validation des connaissances ». Cette mesure permettrait également aux professionnels concernés de faire venir leur famille en France.