L’amendement autorisait la dénonciation de « toute contestation du mariage », intégré à la Constitution en 2019, en tant qu’union entre un individu de sexe masculin et un individu de sexe féminin.
La loi votée par le Parlement en avril, qui ciblait les personnes LGBT+ en Hongrie et permettait la délation anonyme de celles et ceux qui contestent la définition constitutionnelle du mariage, de la famille et du genre, a finalement été supprimée par le Parlement hongrois le 23 mai. Cette loi modifiait un texte de 2014 sur les lanceurs d’alerte et élargissait la liste des domaines dans lesquels les citoyens peuvent faire des signalements pour « protéger le mode de vie hongrois ».
L’amendement permettait la dénonciation de « toute remise en cause du mariage » tel qu’il est inscrit dans la Constitution depuis 2019, à savoir l’union entre un homme et une femme. Il encourageait également la dénonciation des personnes niant « le droit des enfants à avoir une identité correspondant à leur sexe de naissance ». Ce texte avait été fortement critiqué par des organisations de défense des droits de l’homme, car il alimentait la haine envers les minorités sexuelles et de genre.
La présidente hongroise, Katalin Novak, avait opposé son veto et renvoyé la loi au Parlement pour réexamen, estimant que la « disposition vague ne protégeait pas efficacement les valeurs énoncées dans la Constitution ». Une version modifiée a donc été approuvée par les députés le 23 mai.
Réécriture des lois depuis cinq ans
Depuis 2018, la Hongrie a progressivement revu sa législation dans le cadre du projet de société du Premier ministre Viktor Orban, qui souhaite instaurer une « nouvelle ère illibérale ». Le pays a ainsi interdit les études de genre, l’inscription du changement de sexe à l’état civil ou encore l’adoption par les couples homosexuels.
Il est également devenu impossible de parler de changement de genre ou d’homosexualité auprès des mineurs, en vertu d’une loi adoptée en 2021. La Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction, soutenue par 15 pays de l’UE.