Hausse du point d’indice insuffisante: réaction de Natacha Pommet, CGT Services publics

Le responsable de la modernisation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, déclare une augmentation de 1,5% de la valeur du point d’indice pour les fonctionnaires. Néanmoins, cette augmentation est critiquée par Natacha Pommet, représentante de la Fédération des services publics CGT, qui considère cette hausse inférieure au taux d’inflation.

« Manifestement insuffisant », a déclaré lundi sur Franceinfo Natacha Pommet, secrétaire générale de la Fédération CGT des Services publics (FDSP), en réponse à l’annonce de Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, selon laquelle le point d’indice de la fonction publique sera augmenté de 1,5% au 1er juillet prochain.

« L’inflation cette année est supérieure à 4,5% », rappelle Natacha Pommet. Une augmentation salariale générale de 1,5 %, « est manifestement insuffisante ». Elle souligne que toutes les organisations syndicales de la fonction publique avaient « des demandes fortes pour des mesures générales pour compenser la perte due au gel du point d’indice » depuis le 1ᵉʳ juillet 2010, qui s’élève à environ 16%. Les syndicats réclamaient « un geste marquant et l’ouverture immédiate de négociations pour combler ces pertes de pouvoir d’achat ».

Une inflation sur les produits alimentaires supérieure à 14%

Le ministre a également annoncé que les agents se situant en bas de l’échelle verront également leur nombre de points augmenter, jusqu’à 9 points supplémentaires à partir du 1er juillet. « Les produits de première nécessité, la nourriture sont en hausse de plus de 14% en termes de prix », souligne Natacha Pommet. Cette augmentation annoncée est-elle « suffisante pour répondre aux besoins des fonctionnaires en matière d’alimentation ? », se demande la représentante de la CGT. « Je ne suis pas sûre que cela soit suffisant lorsque nous ferons nos courses. »

Face aux préoccupations des collectivités territoriales qui devront mettre en œuvre ces augmentations, la secrétaire générale de la FDSP demande que « les collectivités puissent disposer d’une dotation globale de fonctionnement leur permettant de rémunérer correctement leurs agents. C’est aussi la responsabilité du gouvernement » Natacha Pommet met en garde contre la « différenciation » entre les trois fonctions publiques. « Au lieu de supprimer des taxes ou des impôts, le gouvernement doit mettre en place une réforme fiscale acceptable pour tous afin de disposer de services publics, qu’il s’agisse de services publics de l’État, hospitaliers ou de services publics de proximité, des territoriaux. »

Les fonctionnaires territoriaux sont-ils moins bien lotis ?

La CGT affirme que « les fonctionnaires rejettent totalement cette différenciation qui pourrait exister entre les trois branches de la fonction publique ». Elle souligne que « les salaires dans la fonction publique territoriale sont, en moyenne, nettement inférieurs à ceux de la fonction publique de l’État et de la fonction publique hospitalière ». Selon elle, au vu des annonces du gouvernement, « la fonction publique territoriale reste le parent pauvre de la fonction publique. Les près de deux millions de fonctionnaires territoriaux apprécieront cette prise en compte de leur valeur ».

En ce qui concerne la prime de pouvoir d’achat de 300 à 800 euros pour les fonctionnaires gagnant moins de 3 250 euros par mois, Natacha Pommet y voit « une bonne idée pour le moment ». « Cet automne, l’agent qui va recevoir 300 ou 400 euros sur son salaire, c’est sûr, cela va être mieux. » Cependant, elle met en garde contre les limites de cette prime. « C’est ponctuel, c’est une prime, donc cela ne sera jamais pris en compte dans le calcul de la pension de retraite. C’est un pansement sur une jambe de bois. » La Fédération CGT des Services publics plaide pour « une mesure générale d’augmentation du point d’indice d’au moins 10% minimum ».