Harcelement scolaire: l’association Marion critique une heure de sensibilisation

L’organisme chargé de combattre le harcèlement scolaire a exprimé ce lundi sur franceinfo sa déception quant à la suggestion du gouvernement de rendre les collégiens plus conscients de cette question, jugeant que cela vient trop tardivement, soit en fin d’année scolaire.

« Ce n’est pas nécessairement le bon moment » pour mettre en place une heure de sensibilisation sur le harcèlement scolaire dans tous les collèges de France cette semaine, a estimé lundi 12 juin sur franceinfo Nora Fraisse, fondatrice de « Marion, la main tendue ».

La mère de Marion, qui avait 13 ans lorsqu’elle s’est suicidée, victime de harcèlement scolaire, a ajouté que ce genre de projet « ne s’improvisait pas ». Cette semaine, une heure de sensibilisation sur le thème « harcèlement et réseaux sociaux » sera organisée pour 3,4 millions de collégiens dans les 7000 collèges de France, a annoncé dimanche le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, après le suicide de Lindsay.

## Mauvais moment et « délai trop court »

« Nous sommes à la fin du cycle scolaire et c’est le brevet des collèges. Ce sont des élèves qui passeront bientôt en conseil de classe, ce n’est pas nécessairement le bon moment, et cela ne s’improvise pas », a déclaré Nora Fraisse qui pense « aux enseignants et à tous ceux qui devront mettre en place ce projet pédagogique » dans un délai très court. Selon elle, ce projet « requiert du temps, de la planification, de l’accompagnement, de l’écoute, de la collecte des témoignages et de la prévention auprès des familles ».

Nora Fraisse aurait préféré que le ministère se concentre sur le niveau primaire, notamment les CM2, « pour les préparer à l’année suivante, pour leur expliquer ce qui les attend. Pas de manière anxiogène, mais pour leur parler des élèves ambassadeurs » contre le harcèlement, « inviter les familles, préparer la rentrée », a expliqué la fondatrice de l’association.

L’association « Marion, la main tendue » participe au programme pHARe, un plan de prévention du harcèlement et du cyberharcèlement entre élèves déployé dans les écoles élémentaires et les collèges depuis la rentrée 2022, et dans les lycées à partir de la rentrée 2023. « Nous attendons avec impatience le rapport d’évaluation. Est-ce que cela fonctionne ? Est-ce que cela ne fonctionne pas ? Dans quelles conditions cela ne fonctionne pas ? Qu’est-ce qui doit être revu ? J’invite le ministre à rencontrer le comité d’experts. Cela fait un an que nous n’avons pas été reçus », a-t-elle regretté.